Le gouvernement renonce à la fin de l’exonération fiscale pour les personnes âgées avec aide à domicile
Cette mesure était censée figurer dans le prochain projet de loi de finances. L’annonce avait scandalisé les organismes du secteur médico-social.
"Nous étions dans l’incompréhension la plus totale : nous n’avions jamais été informés" se souvient Florence Arnaiz-Maumé, présidente du Syndicat national des maisons de retraite privées commerciales (Synerpa). D’après le journal Les Echos, qui a révélé l’information le 23 septembre, le futur projet de loi finances devait prévoir de mettre fin à l’exonération des cotisations patronales pour les personnes de plus de 70 ans qui emploient une aide à domicile. Mais le Premier ministre Edouard Philippe est finalement revenu sur cette idée deux jours plus tard.
"Il y a déjà eu le gel des retraites, la CSG qui augmente…"
Les aides à domicile sont le plus souvent employés pour la cuisine, le ménage, les courses, le jardinage ou pour tenir compagnie. A l’heure actuelle, les personnes âgées, dépendantes ou non, bénéficient automatiquement de cette exonération, cotisations accident du travail-maladie professionnelle exceptées. Supprimer cette disposition serait une grave erreur pour Florence Arnaiz-Maumé : "Il y a déjà eu le gel des retraites, la CSG qui augmente, si en plus il y avait ça… Et ça n’allait pas du tout dans le sens des annonces sur la nécessité de mettre des moyens nouveaux sur le grand âge. C’est exactement l’inverse !"
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Le but du gouvernement était de faire des économies – 3 millions d’euros au total. Une bonne idée, si les deniers sauvés sont réinjectés dans le futur projet de loi grand âge, selon les organismes du secteur médico-social. Pourtant, il n’en était pas question dans l’annonce du 23 septembre. "On peut réfléchir ensemble à des modifications des déductions fiscales, mais là, on ne nous proposait rien en échange !" déplore la présidente du Synerpa.
Aujourd’hui toutefois, Florence Arnaiz-Maumé est rassurée, et se dit très satisfaite de la prise de conscience du gouvernement. Mais elle reste vigilante, car le futur projet de loi grand âge doit encore être débattu. Les organismes du secteur médico-social espèrent qu’il verra le jour avant la fin de l’année.