Que deviennent les étudiants en première année de médecine ?
Les études de médecine, connues pour être sélectives, ne faillissent pas à leur réputation... Après une première année, seuls 14% des étudiants intègrent le niveau supérieur. Des étudiants souvent issus de classes sociales favorisées et d'un bac scientifique.
Plus de 57.000 étudiants se sont inscrits en première année de médecine en 2014. Une année commune, appelée PACES, aussi bien à destination des futurs médecins, que des sages-femmes, des pharmaciens ou des dentistes. Le 30 juillet, la Direction des Recherches, Etudes et Evaluations Statistiques (DRESS) rend publiques les conclusions du devenir de ces étudiants. A la fin de la première année, ils sont seulement 14% à intégrer l'année supérieure, dont 10% s'orientent en médecine et 3% en pharmacie.
Parmi les étudiants qui ne valident pas leur première année, 60% décident de redoubler, le reste se réorientant vers d'autres études souvent paramédicales. Les redoublants ont beaucoup plus de chance d'accéder en deuxième année. Ils sont 43% à passer au niveau supérieur. Finalement, parmi les élèves qui ont validé leur premier semestre de cours, 37% accèderont à une deuxième année, en un ou deux ans, ces étudiants n'étant autorisés qu'à redoubler une fois. Bonne nouvelle toutefois pour les futurs médecins : le numerus clausus a légèrement augmenté, ouvrant 200 places en deux ans.
Qui sont les étudiants de médecine ?
Le renouvellement des classes sociales en médecine se fait très peu, souligne la DRESS, qui précise que "les études en santé sont parmi les formations les plus clivées socialement derrière les classes préparatoires aux grandes écoles". Les étudiants viennent en très grande partie de milieux favorisés, une classe "fortement surreprésentée" selon la DRESS. La première année ne compte que 10% d'enfants d'ouvriers.
Et ces disparités jouent aussi sur les chances d'avenir des étudiants : un enfant d'ouvrier a deux fois moins de chances d'accéder en deuxième année de médecine qu'un enfant de cadre. Ce fossé social peut être la conséquence de classes préparatoires privées et onéreuses, plébiscitées par beaucoup d'étudiants en médecine.
En première année, les femmes sont largement représentées, en particulier dans la branche sage-femme. 95% des étudiants en maïeutique sont des femmes, car cette profession n'a été ouverte aux hommes qu'en 1982. Pour finir, la DRESS précise que les étudiants réussissant le mieux sont majoritairement issus d'un bac scientifique, passé à 18 ans ou moins.