Prothèses auditives : comment réduire la facture ?
Payer ses prothèses auditives moins cher ? La mission n'est pas impossible, on vous l'explique !
Six millions de malentendants en France et seulement un cinquième des personnes est équipé d'une prothèse auditive. Les raisons : c'est moche, ça fait vieux et c'est cher !
Le prix reste le premier obstacle. Le budget moyen s'élève à 1.600 euros pour un appareil sans compter le fait qu'un renouvellement est nécessaire tous les quatre à huit ans. Être malentendant est un luxe ! Pourtant, les conséquences de la baisse d'audition sont importantes : déprime, isolement, désocialisation...
Des prothèses mal remboursées
Pour une prothèse coûtant 1.600 euros, si vous avez plus de 20 ans, la Sécurité sociale rembourse seulement 120 euros. Vous devez donc payer 1.480 euros pour une oreille. Votre mutuelle peut également prendre en charge, entre 400 et 600 euros. Dans le meilleur des scénarios, vous devrez donc payer 880 euros, soit 1.760 euros pour les deux oreilles pour entendre et avoir une vie sociale.
Attention, pour être pris en charge, trois conditions sont à remplir : avoir une prescription médicale, choisir un appareil figurant sur la liste des produits remboursables par la Sécu et avoir préalablement consulté un audioprothésiste. La Sécu rembourse les appareils, mais aussi les accessoires (piles, boîtiers...) et la consultation chez l'audioprothésiste.
Des prothèses entre 700 et 4.000 euros
Consulter un audioprothésiste est nécessaire puisqu'il est le seul professionnel habilité à installer ces équipements. Leurs tarifs sont très élevés. Les prix s'élèvent de 700 euros l'unité à 4.000 euros pour un appareil haut de gamme. La technicité des appareils a beaucoup évolué en dix ans. Les appareils à bas prix restent de bonne qualité et on sait aujourd'hui qu'une presbyacousie modérée peut être corrigée avec un budget autour de 2 à 3.000 euros pour les deux oreilles.
Ce sont les petits détails du type contour d'oreille classique ou ouvert, dispositif intra-auriculaire... qui font la différence. Ces appareils restent très chers et les audioprothésistes en sont les premiers coupables. Une enquête commandée par la Sécurité sociale avait démontré qu'ils multipliaient par 3 à 3,5 fois le prix réel d'achat. En France, les audioprothésistes sont libres de pratiquer les prix qu’ils veulent. Les audioprothésistes ont donc tout intérêt à vendre les produits les plus chers.
Comment éviter les arnaques ?
Quelques conseils pour éviter les arnaques :
- Ne jamais acheter sans faire jouer la concurrence.
- Demander plusieurs devis et comparer les offres.
- Tous les détails concernant le produit doivent figurer sur le devis : prix de l'appareil, prestations, accessoires (écouteurs, microphone, embout…)
- Se méfier des devis forfait car l'offre doit être personnalisée.
- Le devis doit comprendre les deux oreilles.
- Ne pas succomber à la promotion "le deuxième appareil à 1 euro". Il s'agit généralement d'un cadeau empoisonné et la facture restera bien salée.
- L'absence d'examens chez l'audioprothésiste doit vous alerter : l'appareil est adapté à votre niveau de perte auditive. Il doit réaliser une audiométrie, se renseigner sur vos antécédents familiaux...
Que valent les assistants d'écoute en pharmacie ?
Les assistants d'écoute sont moins chers mais ils n'ont rien à voir avec des prothèses auditives. Depuis plus de deux ans, il est possible de les acheter en pharmacie. Ils sont cinq fois moins chers (environ 300 euros). On peut les acheter sans ordonnance, et ne sont donc pas remboursés par la Sécu.
Il s'agit d'un amplificateur de son. Un micro capte le son et un amplificateur le restitue en plus fort. Les assistants d'écoute sont donc parfaits en cas de perte auditive légère. En revanche, ils sont totalement inefficaces pour les personnes atteintes de presbyacousie. Il faut également éviter ces appareils si on est sourd d'une oreille seulement, si c'est soudain ou accompagné de vertiges et maux de tête. Dans ce cas, il est vivement recommandé de consulter un médecin ORL au risque de passer à côté d'une maladie plus sévère.