Covid : la HAS allonge la liste des personnes prioritaires pour la vaccination
Trisomie 21, dialysés, AVC… De nouvelles pathologies, parfois sans critère d’âge, figurent désormais dans la liste des conditions d’accès prioritaire à la vaccination anti covid selon la Haute Autorité de Santé.
Vaccination, à qui le tour ? Dans un avis qu’elle publie le 2 mars, la Haute Autorité de Santé (HAS) allonge la liste des personnes à vacciner en priorité contre le covid-19.
L’autorité recommande ainsi de vacciner, avec la même priorité que les plus de 75 ans et les plus de 65 ans souffrant de pathologies à haut risque, trois nouvelles catégories de personnes : celles atteintes de trisomie 21, celles qui ont eu une greffe d'organe et les insuffisants rénaux dialysés. Et ce quel que soit leur âge. Jusqu'à présent, ces pathologies étaient considérées comme un critère de priorité, mais seulement chez les plus âgés.
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Démence, troubles psychiatriques, AVC…
Mais ce n’est pas tout. La HAS ajoute aussi de nouvelles pathologies à la liste de celles qui donnent droit à une vaccination prioritaire selon les tranches d'âge. Il s’agit des troubles psychiatriques, de la démence, des maladies chroniques du foie - en particulier la cirrhose -, et des antécédents d'accident vasculaire cérébral (AVC).
Elles rejoignent dans cette liste l'obésité, les cancers, la broncho-pneumopathie obstructive (BPCO), l'insuffisance respiratoire, l'insuffisance cardiaque et "l'hypertension artérielle compliquée".
"Personnes jugées vulnérables par leur médecin"
Enfin, outre les pathologies formellement listées et indépendamment de l'âge, la HAS préconise de donner la priorité pour la vaccination aux "personnes jugées particulièrement vulnérables par leur médecin et présentant des affections préexistantes rares et graves ou des handicaps graves les prédisposant à un risque particulièrement accru de décéder" du covid.
Elle cite à titre d’exemple des déficits immunitaires sévères, des hémopathies malignes et des maladies rares.
Attention au cumul de pathologies
Une "attention particulière" devra aussi être portée aux personnes atteintes de plusieurs de ces pathologies, "qui font partie des personnes à vacciner en priorité".
"En effet, les études montrent que le cumul de trois comorbidités fait atteindre quasiment le même niveau de risque de décéder" que si on est dans la tranche d'âge supérieure mais sans pathologie.
L’âge, premier facteur de risque
Même si certaines comorbidités représentent un risque de formes graves et de décès, l'âge reste "le facteur prépondérant dans la survenue de formes sévères et de décès", rappelle la HAS dans son avis.
Pour quantifier ce risque, la HAS s’est appuyée sur deux études françaises : l'étude Epi-Phare menée par l'Assurance maladie et l'agence du médicament ANSM, et une étude réalisée par le département d'information médicale de Bordeaux. Elles confirment toutes les deux que le risque augmente avec l'âge.
Ainsi, les 50-64 ans ont "trois fois plus de risque de décéder" du covid que les 18-49 ans. Ce risque monte à sept fois plus pour les 65-74 ans, 10 fois plus pour les 75-80 ans et 16 fois plus au-delà de 80 ans.
Reste à savoir si la vitesse d’approvisionnement en vaccins anti-covid sera suffisante pour vacciner rapidement toutes ces personnes prioritaires. "Au 9 février 2021, seuls 20% des personnes âgées de 80 ans et plus et 17% des 75-79 ans ont reçu leur première injection" déplore en effet la HAS dans son rapport.