Emmanuel Macron promet une vaccination générale de tous les adultes volontaires d’ici la fin de l’été
Hier soir, Emmanuel Macron a donné depuis l’Elysée, une interview surprise sur TF1, afin de clarifier les prévisions de vaccination et réfuter les accusations de lenteur.
Lors de son interview mardi 2 février sur TF1, le chef de l’Etat a estimé que 80% des pensionnaires des Ehpad, soit 500 000 personnes consentantes, seront vaccinées “début mars”.
Quant au reste de la population, il a promis une vaccination générale de tous les adultes qui souhaiteront se faire vacciner “d’ici la fin de l’été”. Il en a aussi profité pour replacer la vaccination en France dans le cadre de celui de l'Union Européenne.
"Collectivement (...) responsables"
Le président a reconnu que le rythme de vaccination "peut paraître trop lent" par rapport à d'autres pays comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, mais la campagne de vaccination "se déroule au rythme qui était prévu (...) c'est exactement le même rythme, la même solution que nos voisins allemands et que nos autres voisins européens", a-t-il plaidé.
La stratégie adoptée par la France avec l’Allemagne et l’Union européenne “est précisément de vacciner en Europe" a poursuivi le président. Mais il s’est défendu en affirmant que "ce n'est pas la stratégie de vaccination de la France, qui permettra d'éviter à court terme un reconfinement ou non". Il a demandé aux Français d'être "collectivement extraordinairement responsables".
Angela Merkel, elle aussi critiquée pour la lenteur de la vaccination, a également promis lundi aux Allemand une vaccination générale "d'ici la fin de l'été".
Quatre nouveaux sites de production en France
La production de vaccins anti-Covid devrait commencer fin février ou début mars dans quatre sites sur le sol français, a assuré Emmanuel Macron. Delpharm doit produire le vaccin Pfizer/BioNTech, Recipharm le Moderna et Fareva le vaccin CureVac, qui reste encore à homologuer. Le site de Sanofi quant à lui, ne devrait produire qu’à partir du second trimestre.
“Il faut réussir à mobiliser tous les laboratoires qui permettent de produire ces vaccins" a-t-il plaidé. Il est juste qu'il y ait une propriété intellectuelle qui rétribue les inventeurs mais il faut assurer "un accès mondial" et "la partager avec toutes celles et ceux qui peuvent la produire" a poursuivi le président. Il estime qu'aujourd'hui, la "contrainte n'est pas la propriété intellectuelle des vaccins mais la capacité à produire ces vaccins en grande quantité".
Le chef de l'Etat a également annoncé que le vaccin d'AstraZeneca, homologué vendredi par l'autorité européenne, serait réservé aux moins de 65 ans en France, comme l'a recommandé la Haute autorité de santé française, et pourrait être administré par les pharmaciens et les sages-femmes. Il sera sans doute d'abord utilisé pour les soignants de moins de 60 ans et ensuite "proposé par tranches d'âge" en commençant par les plus âgés, a-t-il expliqué.
Bientôt le vaccin russe en France ?
La revue scientifique The Lancet vient de confirmer l'efficacité du vaccin russe à vecteur viral Spoutnik-V, jugé efficace à plus de 91 %. Emmanuel Macron s'est dit ouvert à son utilisation s'il est homologué par les autorités sanitaires. Il a précisé que l'Union européenne avait déjà sécurisé 2,3 milliards de doses, ce qui permettra de prévoir des doses pour les pays émergents.
"Enfin, les pharmaciens, médecins généralistes et infirmières libérales pourront vacciner!", s'est félicité Renaud Muselier, président (LR) de Régions de France.
Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a lui raillé ceux qui écartaient le vaccin russe. "Où sont les moqueurs? Le pire pour eux va arriver: un vaccin cubain en licence libre!", a-t-il ironisé. En revanche Fabien Roussel (PCF) s'est dit incrédule sur la vaccination majoritaire des plus de 75 ans en février et Jordan Bardella, numéro 2 du RN, a regretté "l’absence de toute stratégie industrielle" pour une production française.