Grippe : les vaccinés moins touchés !
Cet hiver, le vaccin grippal a réduit la probabilité d’infection de près de 35%, selon des données publiées début mars. Son efficacité a été particulièrement grande chez les jeunes.
Les résultats intermédiaires de cinq études épidémiologiques menées dans une dizaine de pays d’Europe confirment l’intérêt de la vaccination grippale. En comparant la proportion de vaccinés parmi les personnes atteintes de la grippe et la proportion de vaccinés dans la population générale, ils ont constaté que les bénéficiaires de l’intervention avaient bel et bien réduit leurs risques de contracter la maladie (voir encadré). Tous âges et toutes souches confondues, la réduction du risque apparaît voisine de 35% [1], avec des variabilités régionales liées aux souches virales en circulation.
La protection contre A(H1N1) est vraisemblablement élevée, voisine de 60%. Des différences significatives sont observées entre les vaccinés et les non-vaccinés pour toutes les souches virales – exceptée une : A(H3N2) [2].
Les données compilées suggèrent que les moins de 65 ans tendent à être mieux protégés par le vaccin que leurs aînés. Ainsi, au Danemark, la valeur de la réduction du risque est estimée entre 35% et 58% chez les premiers, contre 10% à 34% chez les seconds.
Si des travaux ultérieurs permettront d’affiner ces premiers résultats, ceux-ci confirment l’intérêt général de la vaccination saisonnière. Ils mettent également en évidence l’importance de la vaccination des plus jeunes, afin de limiter la propagation du virus auprès des seniors, qui tendent à moins répondre au vaccin.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
[1] Les observations réalisées dans les différentes études peuvent être extrapolées à la population générale au prix d’une certaine incertitude. L’une des recherches, menées au Danemark, permet d’extrapoler un taux d’efficacité dont la vraie valeur se situe entre 25% et 41% ; les travaux espagnols suggèrent un taux d’efficacité au moins égal à 29%.
[2] Quand bien même des études plus vastes viendraient à identifier un effet protecteur contre ce virus, celui-ci s’annonce particulièrement limité.
La vaccination saisonnière ne protège jamais 100% des bénéficiaires. En revanche, on s’attend à trouver une faible proportion de personnes vaccinées parmi les malades. À titre d’exemple, si 20% d’une population est vaccinée, et qu’environ 20% des malades ont été vaccinés, on conclurait à l’inefficacité du vaccin. En revanche, si le taux de vaccinés parmi les malades n’est que de 10%, cela signifiera que le vaccin réduit par deux le risque de contracter la maladie.