Vaccins Covid : on vous explique la polémique autour du vaccin d'AstraZeneca
Le laboratoire britannique a démenti les soupçons selon lesquels son vaccin n’était pas assez efficace sur les personnes âgées. Mais il ne livrera que la moitié des doses attendues fin mars.
Ecueil de taille pour la stratégie vaccinale française : le retard de livraison annoncé le 22 janvier par le laboratoire britannique AstraZeneca se traduira par un approvisionnement réduit de moitié jusqu'au printemps. Il ne livrera à la France que 4,6 millions de doses de son vaccin.
Déjà, les "problèmes dans les essais cliniques" d'AstraZeneca à l'automne avaient conduit à réviser les prévisions en forte baisse : au lieu des 17,5 millions de doses de décembre à mars prévues par le contrat initial, Paris n'en attendait plus que 9 millions en février et mars.
Si l'autorisation de l'Agence européenne du médicament est toujours espérée fin janvier - le 29 janvier sauf nouveau rebondissement - la "baisse de rendement" dans une usine du groupe pharmaceutique va donc de nouveau réduire ce chiffre de moitié.
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L’UE demande des explications
"C'est une grande déception", a déclaré à l'AFP le ministère de la Santé, qui ajoute que le gouvernement "traitera avec l'Union européenne pour demander des explications à AstraZeneca".
A Bruxelles, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a appelé le 25 janvier la patron du laboratoire britannique, afin qu'il "honore les contrats et conditions prévus dans l'accord de précommande".
"Tout l'objet de (ces) contrats était de financer en amont le démarrage de la production", rappelle le ministère français, qui considère que "l'entreprise aurait dû démarrer la production dès qu'elle le pouvait" et "mettre en stock des vaccins pour commencer à nous les livrer une fois (l'autorisation) reçue ».
La question de l’efficacité
Le quotidien Bild et le journal économique Handelsblatt avaient affirmé lundi soir que le gouvernement allemand doutait de l'efficacité du vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca, développé avec l'université d'Oxford, sur les personnes âgées de plus de 65 ans.
Mais Berlin a réfuté le 26 janvier les informations de ces journaux, qui citaient des sources anonymes au sein du gouvernement.
Selon Handelsblatt, qui se réclamait de sources gouvernementales, Berlin tablait sur une efficacité de seulement 8% pour cette classe d'âge, menaçant l'homologation du vaccin. "Il semble qu'à première vue, les articles aient confondu deux choses", a affirmé le ministère de la Santé.
Confusion entre les données
Selon les autorités, les médias ont confondu la part des personnes "entre 56 et 69 ans", ayant participé aux études d'évaluation du vaccin s'élevant à "8%", et son taux d'efficacité pour les plus de 65 ans.
Le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca a, lui, déjà défendu le 25 janvier soir l'efficacité de son vaccin. "Les articles selon lesquels l'efficacité du vaccin AstraZeneca/Oxford ne serait que de 8% chez les adultes de plus de 65 ans sont complètement faux", a indiqué un porte-parole d'AstraZeneca dans une déclaration transmise à l'AFP.