Etats-Unis : les étudiants habitués des bars surreprésentés parmi les auteurs d'agressions sexuelles
Des chercheurs ont analysé les habitudes de sortie d'un millier étudiants américains. Ils en ont déduit que les hommes qui sortent le plus commettent davantage d’agressions sexuelles sur des femmes que les autres.
C’est bien connu, la première année d’études est souvent propice aux sorties, particulièrement dans les grandes écoles. Plusieurs études ont également montré que se rendre dans des bars ou des soirées facilitait les rencontres sexuelles. Des chercheurs de l’Université de l’Etat de Washington se sont donc penchés sur le rapport entre sorties fréquentes et agressions sexuelles de la part des étudiants de sexe masculin. Résultats : ils ont observé que ceux qui font souvent la fête ont plus de risques de commettre des agressions que les autres. Leur étude est parue le 24 avril dans la revue Journal of Studies on Alcohol and Drugs.
"Plus ils disaient boire en première année, plus ils avaient de risques d’être violents sexuellement à la fin de la période d’étude"
Les chercheurs ont interrogé 1.043 étudiants d’une grande université, entrés en première année à l’automne 2012, pendant cinq semestres. Ils leur ont d’abord demandé à quelle fréquence ils buvaient et sortaient. Ils les ont ensuite questionnés sur les éventuels moyens de pression qu’ils utilisaient pour avoir des relations sexuelles avec des femmes. "Plus ils affirmaient boire en première année, plus ils avaient de risques d’être violents sexuellement à la fin de la période d’étude", observent les chercheurs. Ils mettent tout de même en garde : ce n’est pas la consommation d’alcool seule qui entraîne les agressions sexuelles, mais le fait d’en boire dans un environnement propice aux rencontres.
"Plusieurs entretiens avec des étudiants ont montré que les bars ou les soirées sont considérés comme des endroits où les rencontres sexuelles et les flirts sont facilités. Les étudiants cherchent donc à boire de l’alcool pour avoir des relations", expliquent les auteurs de l’étude. Par ailleurs, ceux-ci notent que les étudiants de sexe masculin qui sortent régulièrement ont davantage tendance à avoir des rapports sexuels impersonnels et nombreux.
Il est essentiel de mieux éduquer les garçons
Autre observation des chercheurs : les étudiants qui déclarent avoir agressé des femmes sont plus susceptibles d’avoir déjà commis des délits et de ressentir de l’hostilité envers les femmes. Il est donc essentiel, pour les auteurs de l’étude, de mieux éduquer les garçons au sujet des violences sexuelles.
Mais en France, cela n’est visiblement pas à l’ordre du jour. Comme l’observait le Haut Commissariat à l’Egalité entre les femmes et les hommes dans un rapport publié en 2016, "seule une petite minorité" de jeunes "bénéficient tout au long de leur scolarité de séances annuelles d’éducation à la sexualité", et un quart des écoles "déclarent n’avoir mis en place aucune action ou séance [en la matière]". Résultat : les stéréotypes de sexe sont largement partagés par les enfants et les jeunes, ce qui favorise, notamment, les agressions sexuelles.