Inceste : ''Un enfant n'est jamais consentant''
"L'inceste est toujours un crime". C'est le titre de la campagne contre l'inceste lancée par le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) à partir du 28 janvier sur une quinzaine de chaînes de télévision. À travers cette campagne, l'association souhaite sensibiliser la société française à un sujet encore tabou. Et pour preuve, la notion d'inceste n'existe pas dans le code pénal français.
"Un enfant n'est jamais consentant" : c'est le message que veut faire passer la vidéo de 35 secondes diffusée dès à présent sur le site internet inceste-changeonslaloi.fr. Un clip qui retrace le quotidien d'une petite fille sage, victime d'inceste.
Plus de deux millions de personnes auraient été victimes d'inceste en France, soit 3% de la population, dont 5% de femmes et 1% des hommes, selon l'enquête "Les Français face à l'inceste", réalisée en 2009. Les chiffres sont probablement sous-évalués car la question de l'inceste reste encore taboue. Le sentiment de honte et de culpabilité amène les victimes à se murer dans le silence.
Porter plus d'attention aux signes
L'initiative du Collectif Féministe contre le Viol (CFCV) vise à inciter les adultes "à être vigilants et attentifs aux enfants, à repérer les moindres signes de mal-être afin d'être à leur écoute, de les aider", explique Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe contre le viol (CFCV). En effet, "les conséquences des violences sexuelles dans l'inceste sont génératrices de troubles de santé physiques, psychiques, d'angoisse et d'états de stress post-traumatique complexes susceptibles d'être la cause de dépressions sévères, de tentatives de suicide, de difficultés sexuelles, de troubles du comportement alimentaire et de difficultés scolaires et de vie sociale", explique le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste au centre de santé de Romainville (93) et également coordinateur de la campagne. Ces signes doivent alerter l'entourage de l'enfant.
Une prise en charge des adultes
À l'âge adulte aussi, les effets de l'inceste peuvent perdurer. Par exemple, 35% des femmes ayant vécu l'inceste rencontrent des problèmes de drogues et d'alcool.
Le Collectif féministe contre le viol réclame également que le mot inceste figure dans la loi. Actuellement, pour les mineurs, l'article 227-25 précise que : "le fait, par un majeur, d'exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d'un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende". Faute de pouvoir prouver une contrainte, l'inceste est considéré comme une atteinte sexuelle et non pas un viol passible de 20 ans de réclusion criminelle.
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