Une femme retrouvée dans le coffre d’une voiture, probablement tuée par son mari
L'auteur présumé a été arrêté au bord du lac d'Annecy le 18 août. Si le meurtre est avéré, il s’agirait de la 93e femme tuée par son compagnon ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019.
C’est une découverte macabre qu’ont faite les gendarmes de Doussard, à côté d’Annecy. En arrêtant un homme au volant de sa voiture, ils ont découvert un cadavre dans une valise, rangée dans le coffre : celui de sa femme. Les deux enfants, âgés de 6 et 7 ans, étaient endormis à l'arrière. La police judiciaire est en charge de l’enquête.
Le 93e féminicide conjugal depuis le début de l’année 2019
Selon le collectif Féminicides par (ex)-compagnons – qui mène le décompte depuis 2016 – si le meurtre est avéré, il s’agirait du 93e féminicide conjugal depuis le début de l’année 2019. Cela représente un meurtre tous les deux jours et demi, contre une femme tous les trois jours avant 2019.
Depuis 2015 par ailleurs, le nombre de féminicides conjugaux ne diminue plus, alors qu’il avait drastiquement baissé entre 2007 et 2014 (il était passé de 166 à 118), d’après un récent apport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
Le caractère misogyne de l’acte est quasi-systématique
Pourquoi employer le mot féminicide et non pas l’expression "homicide conjugal", largement utilisée ? Si le terme reste pour le moment absent du droit français, il a fait son entrée dans Le Petit Robert en 2015. On qualifie de féminicide un homicide perpétré sur une femme en raison de sa condition de femme. Les hommes représentant 88% des auteurs d’homicide conjugaux, le caractère misogyne de l’acte est quasi-systématique.
De plus, "le passage à l’acte est souvent motivé par la séparation du couple (64,8%) et le désir de possession du partenaire [homme]" écrit dans une étude la psychiatre et légiste Alexia Delbreil, qui a consacré une thèse à ce sujet. On peut donc légitimement employer le terme de féminicide pour la grande majorité des homicides conjugaux.