Sri Lanka : une dispute conjugale se termine par une reconstruction du pénis
La vie de couple est parfois ponctuée de tensions. Certains les règlent sur l'oreiller, d'autres peuvent aller jusqu'à l'affrontement violent. Très violent. Pour une dispute, une femme a mordu et sectionné le pénis de son compagnon. L'homme a dû subir une intervention chirurgicale destinée à lui restituer son pénis. Mais la réussite d'une telle opération est-elle vraiment envisageable ?
L'histoire s'est déroulée au Sri Lanka, dans une zone rurale à 180 km de Colombo. La querelle d'un couple a dérapé vers l'affrontement physique violent. La femme de 45 ans a agressé et mutilé l'organe de son compagnon, âgé de 30 ans. L'homme et son organe ont alors été transportés en urgence chez un urologue dans la ville la plus proche. Le médecin a décidé de tenter une intervention chirurgicale pour rattacher la partie sectionnée.
De tels faits divers font sourire les lecteurs, mais sont pourtant dramatiques et irréparables pour les victimes. L'affaire la plus connue date de 1993. Un Américain, John Bobbit, avait subi la même agression de la part de sa femme qui l'accusait de violences conjugales physiques et psychologiques.
Ces histoires sont exceptionnelles en Europe, mais un peu plus courantes en Asie. On relève de nombreux cas de femmes trompées qui se vengent en sectionnant l'organe de leur mari, en Thaïlande ou encore en Corée du Sud. Plus récemment, à Marseille, un homme a été condamné en mars 2012 à 13 ans d’emprisonnement pour avoir sectionné au cutter le pénis de l'amant de sa femme.
Peut-on recoudre un pénis sectionné ?
En 2006, les médias avaient relayé une première mondiale. Un Chinois de 44 ans avait pu bénéficier d'une greffe d'un nouveau pénis après avoir été amputé du sien lors d'un accident. D'après les médecins, il avait pu de nouveau uriner debout au bout de seulement dix jours. Mais après deux semaines, l'homme avait demandé le retrait du greffon. L'histoire ne dit pas par contre s'il avait retrouvé sa fonction érectile.
C'est justement ce qui est le plus dur à réaliser pour les médecins : redonner la fonction érectile au pénis greffé. Le pénis est constitué de trois cylindres : le corps spongieux, qui entoure l'urètre et par où transitent le sperme et l'urine, et deux corps caverneux, qui permettent l'érection. Ces derniers sont composés de cavités destinées à se remplir de sang lors de l'érection.
D'après le Pr. Haab du service d'urologie de l'hôpital Tenon, à Paris, "on peut techniquement recoudre et revasculariser le corps caverneux du pénis, comme raccommoder l'urètre. Il suffit de suturer les artères. Mais même si c'est faisable, rien ne permet de confirmer la récupération de la fonction érectile, car l'érection dépend aussi des terminaisons nerveuses. Celles-ci sont très complexes. Il pourrait aussi y avoir un problème de retour veineux, car les veines sont plus difficiles à réparer." De plus, il faut aussi réparer les tissus qui enrobent ces trois cylindres, l'albuginée, qui a la particularité de s'étendre. "Les lignes de sutures pourraient alors gêner la biomécanique de ce tissu et entraver l'érection", précise le Pr. Haab.
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