Pilules : moins d'embolies pulmonaires en 2013
Une réduction de 11% des hospitalisations pour embolie pulmonaire de femmes en âge de procréer a été observée entre l'année 2012 et 2013, selon les résultats préliminaires d'une étude, dévoilée le 6 novembre 2014 à la presse, par l'Agence française du médicament (ANSM). Selon les chercheurs, le retour aux pilules contraceptives de première et deuxième génération, suite aux polémiques de fin 2012, serait à l'origine de ce recul.
L'embolie pulmonaire, qui survient lorsqu'un caillot obstrue des vaisseaux dans les poumons, est une pathologie grave et potentiellement mortelle.
En 2013, 2.704 femmes de 15 à 49 ans ont été hospitalisées pour cette pathologie, contre 3.045 en 2012, selon une étude à paraître, dont les résultats préliminaires ont été présentés par l'ANSM ce 7 novembre 2014.
Cette diminution est observée dans toutes les tranches d'âge et plus particulièrement chez les femmes de 15 à 19 ans (19,1%). Chez les femmes de 20 à 29 ans, la diminution est de 12%. Chez les femmes de 30 à 39 ans, elle est de 9,4%. Enfin, la diminution observée est de 11,2% chez les femmes de 40 à 49 ans. Une telle baisse n'a pas été observée chez les hommes et chez les femmes de plus de 50 ans.
341 cas de moins en un an
Selon le coordinateur de l'étude, Mahmoud Zureich, ce recul est principalement imputable à la médiatisation des risques liés aux contraceptifs oraux combinés (COC), en décembre 2012, et au plan d'action des autorités sanitaires qui a suivi.
Les Françaises et les prescripteurs ont, l'année suivante, privilégié les pilules de première et deuxième génération "qui ont un risque thromboembolique (formation de caillots) plus faible que les pilules de troisième et quatrième génération", a précisé Mahmoud Zureich. Selon une précédente évaluation de l'ANSM, bien que faibles, les risques de thrombose sont multipliés par deux chez les utilisatrices de pilules de 3e et 4e génération par rapport aux 1e et 2e générations.
Sur l'année 2013, la vente globale des contraceptifs (hors préservatifs) n'a que peu baissé par rapport à 2012. Mais les ventes de pilules de 3e et 4e génération, qui représentaient environ 50% des ventes de COC depuis 2009, ont diminué à 25% au profit de celles de 1ère et 2e génération qui atteignent désormais près de 75% des ventes, a souligné Mahmoud Zureich.
"Les résultats de l'étude suggèrent que ces évolutions récentes ont eu un effet bénéfique et immédiat" : la "baisse significative" de 11% observée chez les femmes de 15 à 49 ans se traduit par 341 hospitalisations pour embolie pulmonaire évitées en 2013.
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