La sexualité en 9 lettres : I pour imaginaire érotique…
Fantasmes doux ou torrides, scénarios coquins ou débridés,… l'imaginaire érotique est une caresse de l'esprit qui démultiplie l'excitation, attise le désir et intensifie la vie sexuelle.
Les sexologues connaissent bien le terme d'imaginaire érotique, qui est un outil précieux pour nourrir la libido de leurs patients en mal de désir. C'est une sorte de boîte à fantasmes, dans laquelle puiser pour démultiplier son excitation sexuelle. L'imaginaire se définit comme la capacité à penser à des images et/ou à en fabriquer de nouvelles ; dans le domaine érotique, il consiste à imaginer des personnes, des situations, ou à produire des scénarios, pour augmenter son excitation sexuelle.
Tout le monde fantasme, même ceux qui ont l'impression que non ; ils n'en ont pas forcément conscience ou ils ont tout simplement un imaginaire érotique plus doux, comme anticiper sa prochaine étreinte. Et c'est toute la spécificité de la vie imaginaire intime : elle est propre à chaque personne. Suivant l'histoire personnelle, la vie sexuelle, les envies sexuelles ou la capacité à s'autoriser des fantasmes, elle se pare d'un voile très doux ou franchement transgressif. Il n'y a aucune raison d'avoir honte ou de penser que ses fantasmes sont moins bons, moins osés que ceux de son ou sa partenaire, ou franchement débridés : ils sont simplement différents et c'est ce qui fait leur charme.
A quoi servent les fantasmes ?
Les fantasmes sont irréels et cette irréalité leur confère justement un pouvoir aphrodisiaque puissant : leur goût d'impossible ou d'interdit est tellement sulfureux ! Ce sont de puissants stimulants de l'excitation et par ricochet du plaisir. La transgression de l'interdit a de tout temps été un moteur explosif : la crainte côtoie l'excitation et démultiplie les sensations...
Comme tout se joue dans l'imagination, ces jeux de l'esprit sont inoffensifs et ils permettent d'expérimenter toute une palette de comportements que l'on ne réaliserait pas dans la vie réelle. C'est donc un carburant de l'activité sexuelle (qu'elle soit masturbatoire ou à deux).
Autre fonction de la panoplie de fantasmes, et pas des moindres : elle sert aussi à compenser une baisse de l'excitation le jour où le désir commence à baisser, ou si l'on n'est pas d'humeur légère. La vie fantasmatique sert également à combler les manques de sa vie, qu'ils concernent son.sa partenaire, soi-même ou encore de sa vie sexuelle.
Quels sont les fantasmes les plus courants ?
Une étude[1] publiée en 2014 dans le Journal of sexual medicine avaient posé la question à plus de 1500 Américains. Les hommes avaient confié être émoustillés par le triolisme (rapport à 3), le sexe oral, le fait de regarder sa femme avoir un rapport avec un autre homme, la sodomie. Plus de la moitié fantasmaient sur la soumission. Les femmes, elles, vibraient davantage pour une plage isolée, le fait d'être attachées, tapées sur les fesses ou même d'être forcées. Différences majeures entre les sexes : les hommes en réaliseraient volontiers certains tandis que les femmes non.
Faut-il parler de ses fantasmes ou les réaliser ?
En parler à son partenaire est très personnel et ce ne devrait être en aucun cas une obligation : il faut être suffisamment à l'aise avec soi-même ou être suffisamment en confiance avec l'autre. Notamment pour accepter son potentiel jugement, qui n'a pourtant aucune raison d'être : à chacun ses fantasmes et on ne les choisit pas. La sensibilité de certains se révèle parfois heurtée par les fantasmes de l'autre. Enfin, le fantasme révélé se dresse parfois entre les partenaires et risque de compromettre l'entente sexuelle.
Quant à les réaliser, une réponse unique est impossible tant elle varie d'une personne à l'autre, d'un fantasme à l'autre, d'un couple à l'autre. Risque principal, la réalisation concrète fait perdre un fantasme qui fonctionnait bien et implique d'en trouver un autre aussi efficace, souvent plus fort : on peut ainsi tomber dans une "surenchère". En couple, il vaut mieux en parler vraiment avant, délimiter des limites et des règles.
Des sentiments négatifs, comme la déception, sont parfois au bout du chemin : la réalité est bien différente de notre imagination, qui nous offre une maîtrise absolue. Le contrôle y est complet, ce que la réalisation dans la vie réelle ne reproduira jamais aussi intensément. La réalisation de son fantasme est donc susceptible d'amener de la déception, un sentiment d'insécurité, de la possessivité, voire même de la jalousie si d'autres personnes sont impliquées.
A lire sur 100% psycho-sexo : Comment enrichir son imaginaire érotique ?