Un ado reste en érection pendant 18 heures après avoir attrapé la dengue
Le jeune homme, originaire du Burkina Faso, a dû être hospitalisé pendant cinq jours pour traiter une érection liée à la dengue devenue incontrôlable.
Un "cas exceptionnel". Au Burkina Faso, un étudiant de 17 ans a défrayé la chronique médicale en se rendant aux urgences urologiques de la capitale Ouagadougou. Atteint par la dengue, une maladie courante dans les latitudes tropicales, l’adolescent souffrait d’un symptôme de la maladie loin d’être ordinaire : depuis plusieurs heures, il ne pouvait se départir d’une érection persistante. Au total, sa turgescence pénienne aura duré pas moins de 18 heures consécutives.
Un lien avéré avec la dengue
"Nous rapportons un cas sans précédent" de priapisme artériel, un trouble "rare et souvent traumatique, généralement associé à des lésions artérielles caverneuses", écrit l’équipe médicale du CHU Yalgado Ouedraogo à l'origine de l’étude de cas publiée dans la revue médicale Urology Case Reports. Les scientifiques relient cette érection longue durée avec la dengue sévère dont souffrait le jeune homme.
Pour rappel, la dengue est une maladie infectieuse qui se transmet de personne à personne par l'intermédiaire de la piqûre d'un moustique tigre infecté. Le virus de la dengue, qui provoque la maladie du même nom, entraîne généralement des symptômes de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) qui se manifestent entre 3 et 14 jours après la piqûre du moustique. Souvent bénigne, la dengue peut s'aggraver. Des hémorragies apparaissent alors sur la peau, les muqueuses et les parois digestives.
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"Une érection douce et non douloureuse"
Pendant l’examen, "le patient a présenté une érection douce, non douloureuse et persistante survenue spontanément sans stimulation sexuelle, sans notion de traumatisme ni de facteur déclenchant", poursuivent les auteurs du rapport de cas. "À l'examen, le pénis était légèrement tendu à 50° horizontalement, avec des corps caverneux souples et un gland mou."
Les médecins lui diagnostiquent un priapisme artériel, caractérisé par "une dysfonction érectile se manifestant par une érection pénienne, plus ou moins complète et involontaire, durant plus de quatre heures et en dehors de toute stimulation sexuelle", précise le Dr Bastien Gondran-Tellier, chirurgien au service d’urologie et de transplantation rénale des Hôpitaux universitaires de Marseille, dans la revue Progrès en Urologie en 2020.
"Des études supplémentaires sont nécessaires"
Le rapport de cas du jeune burkinabè indique que "la dengue, en provoquant des fuites vasculaires, pourrait être un déclencheur rare du priapisme artériel. Des études supplémentaires sont nécessaires pour élucider ces mécanismes et les implications cliniques potentielles."
Aujourd’hui, le patient se porte bien. "La détumescence a été obtenue complètement après 48 heures, sans séquelles." Après avoir été hospitalisé pendant cinq jours, le patient a pu sortir de l’hôpital. L’adolescent a ensuite été suivi pendant six mois par l’équipe urologique, sans présenter de récidive.
