Vous toussez : comment savoir si c'est la coqueluche ?
Face à l'explosion du nombre de cas de coqueluche en France et en Europe, les autorités sanitaires appellent à la vigilance.
"Une circulation très importante de la bactérie sur les premiers mois de l’année" en France et en Europe. La direction générale de la santé (DGS) alerte les professionnels de santé sur "l’intensification de la circulation de la coqueluche en France et en Europe", dans une circulaire publiée ce vendredi 7 juin.
Après un premier trimestre 2024 marqué par un "rebond explosif" de la maladie, l’heure est désormais à la vigilance. Sur les cinq premiers mois de cette année, près de 7 000 cas positifs à la coqueluche ont été signalés, contre un peu plus de 500 pour toute l’année 2023. Plus d’une vingtaine de clusters de la maladie ont également été répertoriés par les autorités sanitaires, dans sept régions, essentiellement dans des écoles maternelles et primaires, des collèges ou des lycées. De quoi laisser présager un nombre de cas toujours plus important dans les prochains mois, d’autant que la France n’est pas le seul pays européen à observer une flambée de la maladie.
Qu'est-ce que la coqueluche ?
La coqueluche est "une infection bactérienne très contagieuse dont la transmission se fait principalement dans la famille ou en collectivités au contact d’une personne malade présentant une toux", indique Santé publique France. La DGS précise que "deux bactéries du genre Bordetella sont responsables des syndromes coquelucheux chez l’Homme : essentiellement Bordetella pertussis et Bordetella parapertusssis".
Les jeunes enfants et les personnes vulnérables sont particulièrement à risque face à la coqueluche. "Les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (les moins de 2 mois) sont les plus touchés par les formes graves, les hospitalisations mais aussi les décès", souligne Santé publique France. Fin avril, un nourrisson de trois semaines est décédé à Nice des suites de la maladie.
Comment se transmet la coqueluche ?
La coqueluche est une maladie extrêmement contagieuse, notamment dans les premiers jours de l’infection. "On estime qu'une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes", explique Ameli.fr, la plateforme de l’Assurance maladie. "Cette contamination se fait par voie aérienne au contact du sujet malade par les gouttelettes provenant du nez ou de la bouche lors de la toux."
La contagiosité est particulièrement forte durant la première semaine de toux et dure environ trois semaines. Après quelques jours d’antibiothérapie, il est toutefois possible de résorber cette contagiosité. "Dans les pays comme la France, où les enfants sont vaccinés contre la coqueluche depuis des décennies, ce sont des adultes qui contaminent des nourrissons trop jeunes pour être vaccinés", précise Ameli.fr.
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Quels sont les symptômes de la coqueluche ?
La coqueluche est une maladie respiratoire dont les symptômes sont les mêmes, quel que soit l’âge, mais qui doit particulièrement être surveillée chez les nourrissons. L’infection n'est pas forcément identifiable lors des premiers jours après la contamination, car la période d’incubation de la coqueluche est asymptomatique. Après une dizaine de jours, "un écoulement nasal (rhinite) apparaît", rapporte Ameli.fr. "Il dure une à deux semaines, associé éventuellement à une fièvre très faible. Puis apparaît une toux, d’abord modérée."
La toux persistante est le principal symptôme à même de laisser envisager l’éventualité d’une contamination à la coqueluche. Certains autres signes caractéristiques doivent cependant alerter, souligne l’Assurance maladie :
- les accès de toux sont soudains, violents et répétés. Ils provoquent des spasmes (secousses) et la respiration devient difficile ;
- le visage est bouffi, rouge ou bleuté ;
- la toux peut causer un éclatement des petits vaisseaux situés autour des yeux. Ils forment alors comme de petites étoiles rouges, appelées pétéchies ;
- des vomissements surviennent souvent, surtout après les quintes ;
- des contractions utérines, chez les femmes enceintes.
Comment soigner la coqueluche ?
Si la coqueluche n’est pas traitée, les quintes de toux s’aggravent et peuvent se poursuivre durant plusieurs semaines. Est-il possible de se protéger face à la maladie ? "La meilleure protection repose sur la vaccination", signale la DGS. "Le nombre de cas de coqueluche a très fortement diminué depuis l’introduction de la vaccination, cependant la bactérie continue à circuler car les vaccins recommandés, bien que très efficaces, induisent une protection limitée dans le temps rendant nécessaires les rappels vaccinaux."
En cas de contamination à la coqueluche, les médecins peuvent prescrire des antibiotiques afin de réduire la contagiosité et la transmission de la maladie, mais également de freiner les quintes de toux s’ils sont pris assez tôt. Les enfants de moins de trois mois doivent être hospitalisés afin de recevoir un traitement adapté et de bénéficier d’une surveillance de leur état respiratoire, afin de prévenir les complications possibles, comme une déshydratation, dénutrition et perte de poids, surinfection, encéphalite avec convulsions, pneumonie, détresse respiratoire voire, dans les cas les plus graves, défaillance cardiaque, rénale ou neurologique.
La vaccination contre la coqueluche est obligatoire depuis 2018 et protège contre les formes graves et les complications de la maladie. La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire, contrairement à la rougeole ou à la listériose par exemple. Les professionnels de santé sont toutefois tenus de signaler les cas de coqueluche à l’Agence régionale de santé concernée lorsque la contamination a eu lieu à l’hôpital ou lors de cas groupés, en collectivité ou dans une même famille.