Coqueluche : ruée sur les tests de dépistage

Le rythme des dépistages de la coqueluche reste "très élevé" dans les laboratoires, alors qu’une vingtaine d’enfants sont décédés de la maladie depuis le début de l'année.

Mathis Thomas avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Quels sont les vaccins obligatoires en France ?
Quels sont les vaccins obligatoires en France ?  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Cette année, la coqueluche est l'ennemi tout désigné de l'été. Face à la recrudescence des cas de cette maladie bactérienne hautement contagieuse, les professionnels de santé s'adaptent et multiplient les prises en charge. En plus de la surveillance ininterrompue de la grippe et du Covid, le rythme des dépistages de la coqueluche reste "très élevé", constatent les biologistes.

Moins de tests que pour le Covid

La semaine dernière, les laboratoires Inovie ont réalisé "6 000 tests PCR coqueluche contre 1 900 sur l'ensemble 2023", indique Guillaume Teissier, médecin biologiste chez Inovie Labosud. "On pensait que l’épidémie allait diminuer avec les vacances mais, dans les faits, le nombre de demandes est resté au même niveau qu'en juin", avec "un taux de positivité à 25 %", à peu près celui constaté pendant les pics de Covid, dit-il.

Toutefois, "les gens se testent moins facilement que pour le Covid", pour lequel il existe des auto-tests et des dépistages en pharmacie. Pour la coqueluche, "le patient doit aller voir le médecin qui lui fait une prescription, donc moins de gens se dépistent". Conséquence: "Ils ne savent pas qu’ils sont atteints et disséminent la maladie".

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Des complications respiratoires et neurologiques

La Bordetella pertussis est la bactérie responsable de la coqueluche, une maladie respiratoire contagieuse mais rarement grave dite "de collectivité", qui revient par cycles de trois à cinq ans. En France, les deux derniers pics épidémiques avaient été observés en 2013 et 2017. D'autres pays européens comme l'Espagne, le Danemark et la République tchèque partagent cette nouvelle recrudescence de coqueluche.

Les plus à risque sont les tout-petits, trop jeunes pour être vaccinés (moins de deux mois) contre cette infection et les plus touchés par les formes graves, les hospitalisations et les décès. La coqueluche est une maladie souvent bénigne, mais qui peut entraîner des complications graves, respiratoires et neurologiques, parfois mortelles chez les bébés. Une vingtaine de décès d'enfants ont été recensés depuis le début de l'année, a indiqué fin juillet Santé publique France.

Où en est la vaccination contre la coqueluche ?

Les médecins regrettent que la vaccination contre la coqueluche ne soit pas encore assez systématique chez les nourrissons (pour lesquels elle est obligatoire). D'autant que le vaccin est recommandé depuis quelques années dès la grossesse, afin d'immuniser immédiatement le nouveau-né. 

La Haute autorité de santé (HAS) a récemment insisté sur la nécessité de vacciner plus de femmes enceintes. Elle a également élargi ses recommandations de vaccination à tout l'entourage du bébé, dont la fratrie ou les grands-parents, si leur vaccin remonte à plus de cinq ans et si la mère n'a pas été vaccinée au moins un mois avant l'accouchement.