13 % des mères ont fumé pendant leur grossesse : quels sont les risques ?

Plus d'une femme sur 10 a fumé pendant toute sa grossesse, et environ 7 % ont consommé de l'alcool, selon une nouvelle. Santé publique France appelle à "poursuivre les efforts de prévention".

Alexis Llanos avec AFP
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Ne pas consommer d'alcool et ne pas fumer. C'est ce que les autorités sanitaires française recommandent pendant la la grossesse, pour éviter de graves conséquences potentielles sur la santé de la mère et celle de l'enfant à naître. Mais malgré ces recommandations, sur l'ensemble des mères d'enfant de cinq ans ou moins en 2021, "13 % d'entre elles déclarent avoir fumé pendant l'ensemble de leur grossesse", estime une nouvelle étude publiée ce lundi par Santé publique France. Celle-ci s'appuie sur des données du Baromètre de Santé publique France 2021. 

Une tendance à la baisse pour les consommatrices d’alcool

En 2021, près d'un quart des mères d'enfants de cinq ans ou moins fumaient lorsqu'elles ont appris leur grossesse. Parmi elles, 45 % ont déclaré avoir arrêté dès qu'elles ont appris leur grossesse ou pendant leur grossesse, 51 % avoir réduit la quantité fumée sans arrêter et 4 % n'avoir ni arrêté ni réduit leur consommation. Au total, ce sont donc 13 % des femmes qui ont fumé pendant toute leur grossesse. Ces proportions n'ont pas évolué significativement par rapport aux estimations de 2017, les dernières en date, a observé l'agence publique.

Pour la consommation d'alcool pendant la grossesse, il est apparu, en revanche, "une tendance à la baisse par rapport à la situation de 2017", selon les auteurs de l'étude. En effet, plus de neuf mères sur dix d'un jeune enfant (93 %) ont déclaré en 2021 n'avoir jamais bu d'alcool pendant leur dernière grossesse après avoir appris être enceintes, nettement plus nombreuses qu'en 2017 (88 %). "Mais 7 % déclaraient donc avoir bu en 2021, ne serait-ce que quelques gorgées": 6 % ont affirmé avoir consommé de l'alcool uniquement pour les grandes occasions et moins de 1 % plus d'une fois par mois.

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Il faut "poursuivre les efforts de prévention"

L'enquête à l'origine des données a des limites, reconnaissent les auteurs de l'étude : elle repose sur des déclarations, potentiellement biaisées par un souci de "désirabilité sociale" sur un "sujet sensible" ou par une mémoire imprécise. Et elle ne cible pas uniquement des femmes enceintes ou mères de jeunes enfants, de sorte que les estimations sur cette catégorie reposent sur un échantillon réduit.

Mais l'estimation de la consommation de tabac pendant la grossesse est proche des résultats d'une autre enquête, périnatale, de 2021, celle de la consommation d'alcool apparaissant légèrement supérieure. Face à ce constat, Santé publique France juge "important de poursuivre les efforts de prévention et d'accompagner les femmes qui pourraient être en difficulté avec la consommation de substances pendant leur grossesse, car le nombre de femmes et d'enfants concernés est loin d'être anecdotique".                  

Un risque de mort subite du nourrisson

“Le tabagisme chez la femme enceinte est un facteur de risques avéré pour l’enfant à naître” rappelle le site du Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Par exemple, fumer du tabac pendant une grossesse peut exposer à un risque de grossesse extra-utérine, de retard de croissance intra-utérine et risque de prématurité.

Il y a également un risque de syndrome de mort subite du nourrisson : “une association significative avec le tabagisme maternel pendant et après la grossesse (tabagisme passif autour du bébé) a été retrouvée dans de nombreuses études” informe le site du Ministère. Le risque de mort subite est augmenté de deux à trois fois, selon la fréquence de la consommation.