À quelle heure faut-il petit-déjeuner et dîner pour limiter les risques cardiovasculaires ?
Une étude menée par des chercheurs français a mis en évidence le lien entre la prise de repas tardive et un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires.
Comment l’heure du repas influence-t-elle notre métabolisme ? C’est la question sur laquelle se sont penchés des chercheurs de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et de l'Institut national de la santé et la recherche médicale (Inserm), en collaboration avec l'Institute for Global Health de Barcelone et l'université Sorbonne Paris Nord.
Les femmes principalement concernées
Premier constat : les résultats publiés ce jeudi 14 décembre "font ressortir qu’une première prise alimentaire de la journée plus tardive, par exemple liée au saut du petit-déjeuner, est associée à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire, avec une augmentation du 6 % du risque par heure", indique le rapport.
Une personne qui prend son petit-déjeuner à 8 h plutôt qu’à 9 h a donc 6 % de risque en moins de développer des maladies cardiovasculaires. De même, dîner après 21 h augmenterait de 28 % l’apparition de maladie cérébrovasculaire, comme les AVC. Des résultats qui se vérifient principalement chez les femmes.
Comment expliquer ces risques accrus ?
"L’alimentation va permettre de réguler les horloges biologiques" des organes, explique le Pr Bernard Srour, chercheur en épidémiologie et co-auteur de l’étude. "En fonction de l’heure à laquelle on mange et à laquelle sont modifiées ces horloges biologiques, différents phénomènes vont être déclenchés dans notre corps."
Or cette chronobiologie est "très importante puisqu'on observe des pics de cortisone le matin et le soir", indique le Pr Emmanuel Messas, médecin vasculaire cardiologue à l’hôpital Georges Pompidou de Paris. "On sait par exemple qu’il y a une prédominance des AVC tôt le matin."
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Vers une nouvelle recommandation nutritionnelle ?
Attention toutefois à ne pas simplement se focaliser sur les horaires les plus indiqués pour se sustenter. "Le contenu de l’assiette importe évidemment", relativise le Pr Srour. "Mais on commence à comprendre que l’heure à laquelle on consomme ces repas peut aussi avoir des effets, indépendamment de la qualité de ce qu’il y a dans l’assiette".
Si d’autres études confirment ces données, l’heure de nos repas pourrait bien devenir une nouvelle recommandation nutritionnelle dans les prochaines années.