Addiction : quand le jeu devient une drogue
Casino, machines à sous, jeux de grattage ou de tirage, paris sportifs, les jeux d'argent ne manquent pas. Si pour certains, le jeu reste un petit loisir, pour d'autres cela peut virer à l'addiction. Selon le Centre de référence sur le jeu excessif, on estime à un million le nombre de joueurs en France ayant une pratique de jeu problématique.
Le mécanisme de la dépendance
Les joueurs dits pathologiques souffrent d'une dépendance sans qu'il y ait aucune drogue.
Sur un plan neurologique, toutes les addictions ont en commun une partie spécifique du cerveau : le système limbique. Cette zone reçoit différents messages qui la renseignent sur le niveau de satisfaction des besoins de l'organisme. Par exemple : si on a suffisamment mangé, si c'est bon, si on a chaud ou froid, si on a sommeil ou si on est reposé. Cette zone reçoit même des informations sur la satisfaction lors de contacts sociaux ou sexuels.
Ces renseignements sont transmis par la suite à une autre structure située plus en avant (noyau accumbens). Ce passage forme un circuit qui permet au cerveau de repérer toutes les actions jugées "agréables", puis de tout faire pour les renforcer en envoyant des signaux positifs. C'est ce qu'on appelle le circuit de la récompense.
Le circuit de la récompense a besoin de messagers chimiques, en l'occurrence la dopamine. Cette dopamine est le neuromédiateur du plaisir et de la récompense. Le cerveau en libère chaque fois qu'une expérience est bénéfique. Elle est habituellement très utile pour l'apprentissage de ce qui est bon ou mauvais pour l'organisme.
Mais ce circuit peut aussi "s'emballer". Du coup, dans les cas des joueurs pathologiques, il incite de plus en plus à répéter le comportement qui a provoqué la satisfaction. Le jeu devient alors un besoin compulsif qui n'est pas dû à une drogue mais au dérèglement du circuit qui régule les pulsions. Résultat, la personne ne peut plus se contrôler, elle ressent un besoin impérieux de jouer…
Addiction aux jeux : sortir du cercle vicieux
Tension, excitation, montée d'adrénaline, sentiment de puissance... le jeu séduit car il produit de nombreuses sensations chez le joueur. Une recherche de sensation qui le pousse à renouveler l'expérience.
Mais parfois, au fil du temps, le plaisir de jouer laisse place à l'obsession et la pulsion. Le joueur consacre de plus en plus de temps au jeu, il oublie tout ce qui l'entoure, ment à son entourage, devient agressif et s'isole. En dépit des efforts pour y échapper, l'envie de jouer devient irrépressible, on dit qu'il devient "compulsif". Des heures d'ivresse qui finissent par plonger certains joueurs dans un véritable enfer.
C'est ce qu'a vécu Michel, un passionné de paris hippiques. Joueur dépendant, il a perdu plus de 500 000 euros. Ruiné et endetté, Michel a choisi de suivre une thérapie pour maîtriser ses pulsions.
En savoir plus l'addiction aux jeux
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Ailleurs sur le web
- Aide info jeu
Le site d'information et d'aide sur les jeux de hasard et d'argent, pour les joueurs et leur entourage.
Livres
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No limit
Tom Verdier
Ed. Albin-Michel, avril 2008 -
Du plaisir du jeu au jeu pathologique
Abdou Belkacem, Michel Reynaud, Jean-Luc Venisse
Ed. Maxima, mai 2011