Bien agir face aux brûlures
Chaque année, 8.000 personnes sont hospitalisées en raison d'une brûlure. Une fois sur trois, cela concerne un enfant de moins de 4 ans. Comment déterminer la gravité d'une brûlure ? Quels sont les critères à évaluer ? Que faut-il faire en cas de brûlure ? Voici quelques conseils.
Qu'est-ce qu'une brûlure ?
Une brûlure correspond à une lésion de la peau qui est provoquée le plus souvent par la chaleur. La brûlure peut aussi être causée par des substances chimiques, l'électricité, le frottement, ou encore des radiations. Les brûlures peuvent plus rarement concerner les voies aériennes ou les voies digestives, par exemple en ingérant un produit acide. Les risques dépendent de l'étendue, de la profondeur et de la localisation de la brûlure. Il existe des risques immédiats comme une défaillance circulatoire si la brûlure est étendue, ou comme une défaillance respiratoire par brûlure du visage ou inhalation de fumée. La douleur est également un risque qu'il faut prendre en compte. À moyen terme, c'est-à-dire quelques jours après la brûlure, une infection est également possible.
Les différents degrés de brûlure
Si la localisation est évidente, l'étendue peut être plus difficile à évaluer. Il existe pourtant une méthode très simple : pour indication la paume de la main de la victime représente 1% de sa surface corporelle. La profondeur d'une brûlure est évaluée en degrés. Il en existe quatre :
- la brûlure du premier degré : la peau est rouge et douloureuse, sèche et ne présente pas de cloques. Seule la surface de la peau est endommagée. Il s'agit d'une brûlure bénigne qui peut suvenir par exemple après un léger coup de soleil ou au contact d'une eau trop chaude.
- la brûlure du deuxième degré : en cas de brûlure du deuxième degré superficiel, la peau est rouge, douloureuse, parfois fendillées et des cloques se sont formées en surface. Ce type de brûlure survient après un coup de soleil très important.
En cas de brûlure du deuxième degré profond, les couches situées sous l'épiderme sont également atteintes. La peau est rouge mat, avec de petites zones blanches, la douleur est très importante. L'épiderme est détruit.
- la brûlure du troisième degré : la peau revêt un aspect cartonné et sa couleur peut varier du beige au noir. Le patient ne sent pas la douleur car la peau est détruite dans toute sa profondeur. Les poils, ongles, etc. qui se situent dessus, tombent.
- la brûlure du quatrième degré : la peau est carbonisée, dure et noire. Même les éléments qui se trouvent en dessous ont souffert : muscles et os peuvent être endommagés.
Comment agir sur les brûlures ?
Dans un premier temps, il faut se protéger pour éviter le sur-accident et refroidir la brûlure, mais l'orientation diffère. Les brûlures graves nécessitent en effet un avis médical alors que les brûlures simples non. Le sauveteur doit donc distinguer les signes de gravité d'une brûlure : cloque unique ou multiple d'une surface supérieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime, une destruction plus profonde (aspect noirâtre de la partie brulée) souvent associée à des cloques et une rougeur plus ou moins entendue. Il faut faire attention aux localisations particulières : visage, mains, voisinage des orifices naturels ou articulations. Les brûlures de la bouche et du nez feront toujours craindre la survenue rapide d'une difficulté́ respiratoire. Chez l'enfant, il peut y avoir des rougeurs entendue de la peau. Dans ces cas, un avis médical voire un appel au SAMU Centre 15 est impératif.
Seules les brûlures simples peuvent être gérées à la maison. Elles concernent les rougeurs de la peau chez l'adulte et les cloques d'une surface inferieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime.
Le premier réflexe est de supprimer la cause ou soustraire la victime à la cause. La cause d'une brûlure est un danger immédiat aussi bien pour la victime que pour le sauveteur. Si les vêtements sont enflammés, il faut empêcher la victime de courir, la rouler ou la faire se rouler par terre et étouffer les flammes avec un vêtement ou une couverture.
Doit-on refroidir la brûlure ?
Oui, il faut refroidir la surface brûlée avec de l'eau, par exemple de l'eau froide du robinet, selon la règle des 3 x 15 : 15 minutes, à 15 degré à 15 centimètres de la surface. L'arrosage immédiat d'une brûlure diminue l'extension de la brûlure. Elle limite également ses conséquences et soulage la douleur. Il faut retirer les vêtements de la victime le plus tôt possible, sans ôter ceux qui adhèrent à la peau. Ceci peut être fait pendant l'arrosage ou sous la douche. Si la brûlure est grave, attendre les secours. On peut alors mettre la victime sur un drap propre.
S'il s'agit d'une brûlure simple, l'arrosage peut être poursuivi plus longtemps jusqu'à disparition de la douleur. On protège ensuite la brûlure avec un pansement. Il faut surtout vérifier la vaccination contre le tétanos. Seule la vaccination antitétanique effectuée tous les dix ans, protège du tétanos (Nota bene de la rédaction : les nouvelles recommandations stipulent de faire la vaccination à 25, 45, 65 ans puis tous les 10 ans). Chez l'enfant et le nourrisson, toujours prendre l'avis d'un médecin. Ne pas percer la cloque et la protéger par un pansement stérile.
Les cas de brûlures chimiques et électriques
Les gestes sont un peu différents en fonction des circonstances. En cas de projection de produit chimique sur la peau et les vêtements, il faut ôter en se protégeant ou faire ôter immédiatement les vêtements imbibés de produit. Il faut les arroser abondamment à grande eau, le plus tôt possible pour éliminer le produit en cause et ce jusqu'à l'arrivée des secours. Une autre circonstance concerne la projection de liquide chimique dans l'œil. Dans ce cas, il faut rincer l'oeil abondamment à l'eau le plus tôt possible, en prenant soin que l'eau de lavage ne coule pas sur l'autre œil.
Une consultation ophtalmologique est impérative qu'il y ait trouble visuel ou non. Enfin, en cas de brûlures internes par ingestion, il ne faut pas faire vomir. Il ne faut pas donner à boire sans avis médical. Surveiller la victime, maintenez-la en position semi-assise et garder l'emballage du produit chimique en cause et le produit restant. Quant aux brûlures électriques, il s'agit toujours de brûlures graves avec notamment des lésions internes. Le seul réflexe, contacter le SAMU Centre 15.
En cas de brûlures des voies respiratoires par inhalation, placez la vicitme en position semi-assise jusqu'à l'arrivée des secours, notamment si elle a des difficultés à respirer.
Ce qu'il ne faut surtout pas faire face à une brûlure
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il faut éviter de mettre du gras sur une brûlure. Le gras ne stoppe pas la brûlure mais l'entretient, contrairement à l'eau. Les remèdes de grand-mère tels que la pomme de terre, le dentifrice, le vinaigre... favorisent les infections et n'ont aucune action efficace sur la brûlure.
Quelques conseils pour les vacances
Le conseil concerne les barbecues ou les braises. La plupart des brûlures chez les enfants sont provoquées par un barbecue qui se renverse. Il est donc important de garder ses distances, d'installer le barbecue sur une bonne assise, solide et plane. Ne placez jamais le barbecue sur une table de jardin bancale. Enfin, ne jamais utiliser d'essence ou de pétrole pour l'allumer.