Bisphénol A : l'Efsa recommande de diviser par dix les seuils d'exposition autorisés
Au vu des dernières données scientifiques disponibles, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a annoncé ce 17 janvier qu'elle recommanderait bientôt un abaissement drastique des seuils d'exposition tolérés au Bisphénol A (BPA). L'autorité confirme "sa nocivité pour l'être humain", l'exposition au BPA pouvant avoir des effets sur plusieurs organes.
"Nos experts ont identifié des dangers pour la santé associés à l'exposition au BPA", qui est "susceptible d'avoir des effets défavorables sur les reins et le foie, ainsi que des effets sur la glande mammaire", a annoncé l’Efsa dans un rapport intermédiaire, précédant l'avis final qu'elle doit rendre en mars 2014 sur le BPA.
Les "effets possibles du BPA sur les systèmes reproductif, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire, ainsi que sur le développement de cancers [...] pourraient constituer une préoccupation potentielle pour la santé humaine", bien qu'un "lien entre le BPA et ces autres effets soit actuellement considéré comme improbable", juge aussi l'Agence.
Les experts recommandent en conséquence que "la dose journalière tolérable (DJT) pour le BPA soit abaissée, de son niveau actuel de 50 µg par kg de poids corporel par jour à 5 µg par kg par jour". Ce seuil serait "établi sur une base provisoire".
L'Efsa précise que "le risque sanitaire pour tous les groupes de population est faible, y compris pour les foetus, nourrissons et jeunes enfants", au vu des niveaux réels d'exposition des consommateurs à cette substance chimique, présente dans de nombreux contenants alimentaires.
Selon, Iona Pratt, présidente du groupe scientifique de l'Efsa sur ce dossier, "l'exposition des consommateurs au BPA est inférieure" à cette nouvelle DJT provisoire. "Les niveaux actuels d'exposition sont également bien inférieurs" aux seuils que l'Agence veut réduire, a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'Efsa, Steve Pagani.
Pour boucler son évaluation, l'Efsa va mener une consultation publique en ligne jusqu'au 13 mars 2014. "Une grande partie de la science qui sous-tend ces conclusions est en constante évolution", avec en conséquence "un certain nombre d'incertitudes", soulignent ses experts.
L'Agence avait lancé cette remise à jour de ses données sur le BPA en mars 2012, sur fond d'inquiétude croissante des consommateurs et des autorités nationales, notamment françaises, envers cette substance, suspectée d'être un perturbateur endocrinien.
Le BPA, également présenté dans les tickets de caisse électronique, a ainsi été interdit dans les biberons depuis janvier 2011 dans l'UE.