Cancer du sein : y a-t-il de nouveaux traitements contre la récidive ?
Y a-t-il de nouveaux traitements contre la récidive moins invalidants pour un cancer du sein hormonal très agressif ?
Les réponses avec le Dr Suzette Delaloge, oncologue, et le Dr Sarah Dauchy, psychiatre :
"Quand on a un cancer du sein hormono-dépendant, s'il est agressif, on va recevoir de la chimiothérapie, de la radiothérapie, une chirurgie et des traitements antihormonaux. Nous n'avons pas de traitement moins agressif que l'hormonothérapie que les oncologues ont considéré pendant longtemps comme un traitement relativement léger, ce qui n'est pas le cas. La qualité de vie est assez médiocre.
"Aujourd'hui nous n'avons pas de meilleur traitement que l'hormonothérapie. On essaie de développer des médicaments pour pallier encore aux risques de rechute chez les femmes qui restent à haut risque malgré l'hormonothérapie. Chez des femmes qui ont un cancer agressif, nous sommes dans une forme d'escalade. Dans les années qui viennent, nous espérons voir arriver des traitements qui pourraient au moins diminuer les indications de chimiothérapie ce qui permettrait d'alléger un peu les choses.
"Environ 20% des femmes arrêtent les traitements avant cinq ans pour diverses raisons. Prendre un comprimé tous les jours, cela rappelle le cancer, et surtout parce qu'il y a des effets secondaires. On essaie de discuter avec les patientes. Prendre un traitement est quelque chose que l'on doit accepter, comprendre… Et cela se discute au fil du temps. Parfois on perd l'idée initiale, les raisons pour lesquelles on la fait…"
"Le moment de la prescription d'hormonothérapie est un bon moment pour discuter des représentations associées au traitement. Concernant les patientes qui ne souhaitent pas prendre leur traitement, il y a celles qui ne le disent pas et qui vont simplement l'oublier ce qui est une forme de non observance assez classique, et il y a celles qui le disent clairement… Dans un certain nombre de cas elles sont envoyées chez un psy ce qui peut parfois être assez mal vécu par les patientes. Alors qu'il est très intéressant d'une part d'aller chercher un syndrome dépressif pour voir si la raison du refus de se traiter ne se trouve pas dans une chute de la qualité de vie liée à la dépression.
"Il faut voir aussi les représentations associées au traitement. Certaines patientes ont des représentations terrifiantes associées aux hormones avec lesquelles on peut réussir à travailler. L'important étant que la patiente fasse le bon choix pour elle, pas celui qui fera plaisir à l'oncologue, mais celui qui est en phase avec ses désirs. Et parfois il faut quelques séances pour arriver à voir plus clair dans ce que l'on veut."
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