L'andropause, la ménopause des hommes ?
À l'inverse de la ménopause bien connue et bien maîtrisée, l'andropause garde une part de mystère. Les hommes la connaissent mal et en parlent encore moins… Ses symptômes variés, pas forcément sexuels, sont pourtant soulagés par un traitement adapté. Allodocteurs.fr lève le voile sur cette affection masculine, qui n'a pas de similitudes avec la ménopause.
L'andropause n'est pas une maladie mais une conséquence du vieillissement. Elle correspond à une diminution des sécrétions hormonales masculines, les androgènes. Avec à la clé une altération de la sexualité et des symptômes parfois gênants...
Andropause et ménopause, même combat ?
Néanmoins, à la grande différence des femmes pour lesquelles la ménopause qualifie l'arrêt complet et rapide de la production des hormones sexuelles féminines, l'andropause n'est pas systématique et les hommes concernés voient leur taux de testostérone baisser très progressivement, dès l'âge de 20 ou 30 ans, de 1 % par an environ. Mais la production ne se stoppe pas complètement.
Si ces dames sont toutes à la même enseigne, avec un arrêt des hormones sexuelles, on constate une grande variabilité entre ces messieurs. Certains conserveront un taux élevé de testostérone toute leur vie, tandis que d'autres auront un taux très bas quand ils avanceront en âge. On ne parle d'andropause que lorsque le taux de testostérone se situe en dessous de la norme et peut être rattachée à différents symptômes, dont certains sont sexuels.
Baisse de la libido, fatigue, dépression...
Le tableau le plus classique est celui d'un homme d'une soixantaine d'années, présentant une baisse de la libido et de l'activité sexuelle. Les érections sont moins bonnes (voire absentes avec un trouble de l'érection), les érections spontanées du matin ont disparu et les pensées sexuelles sont moins fréquentes. L'andropause prend parfois une autre forme : fatigue, insomnie, diminution de la masse des muscles, mauvaise estime de soi et manque de motivation (humeur dépressive)…
Ces signes s'accompagnent souvent d'une diminution de la pilosité et d'une prise de poids au niveau abdominal. Des symptômes banals en apparence qui nécessitent pourtant une prise de sang afin de doser la testostérone sous ses deux formes (totale, et libre), puis un nouveau contrôle pour vérifier le taux et éventuellement calculer la testostérone biodisponible.
Les normes sont spécifiques à chaque tranche d'âge et le taux peut varier suivant l'heure du jour, la prise d'aliments ou de médicaments et le taux de triglycérides.
La testostérone dans le sang
La testostérone circule dans le sang sous différentes formes : une forme liée à un protéine appelée la Sex binding protéine, qui maintient la testostérone bloquée dans les vaisseaux et incapable d'exercer une action quelconque dans le corps ; une forme circulant librement sans être liée, la testostérone libre ; une fraction dite biodisponible, associée à l'albumine, une autre protéine de transport, mais qui libère facilement la testostérone pour qu'elle agisse dans le corps.
Lors du dosage des laboratoires (à effecteur entre 7 et 11 heures), la testostérone totale comprend la somme de ces trois fractions. Un taux supérieur à 3,50 ng/ml est normal. En dessous de 2,3, la supplémentation est nécessaire ; entre les deux, un test thérapeutique peut être envisagé trois à six mois, selon la Société française de médecine sexuelle).
Un traitement hormonal pour soigner l'andropause
Qui consulter ? Si la consultation chez le "gynéco" est monnaie courante pour les femmes, personne ne connaît l'andrologue, spécialiste de l'homme. Or c'est la personne de la situation… Le généraliste ou un médecin sexologue peuvent également être consultés. Ils prescriront ainsi des androgènes si une supplémentation est nécessaire, en sachant toutefois que les études montrent qu'elle n'améliore pas la fonction sexuelle de façon systématique, certains symptômes comme la dysfonction érectile pouvant être provoquée par une autre cause. La testostérone existe en comprimé, en gel ou en injection intra-musculaire.
Avant la prescription, un bilan est indispensable car certaines maladies contre-indiquent formellement ce traitement, comme le cancer de la prostate car la testostérone favoriserait le développement des cellules cancéreuses. Le traitement ne doit pas être pris en cas de cancer du sein (les hommes aussi peuvent être concernés) ou d'insuffisance cardiaque. Quant à l'adénome de la prostate, il demande un suivi particulier. Tous les hommes sous traitement devront de toute façon se soumettre à une surveillance de la prostate, grâce au toucher rectal et au dosage des PSA. Il est ensuite nécessaire de s'armer de patience, le traitement mettant quatre à six mois à agir.
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