Chirurgie : quand l'âge devient un facteur de risque
En 2020, un Français sur six aura plus de 85 ans. D'un point de vue médical, cette donnée démographique pose la question de la prise en charge de ces patients plus âgés et plus nombreux. À cette question, deux réponses : le progrès des techniques de chirurgie et un suivi post-opératoire adapté.
Un corps qui prend de l'âge
Un organisme plus fragile. Bien qu'inégaux face au vieillissement et à ses répercussions sur la santé, au delà de 70 ans, l’âge devient un facteur de risque opératoire.
Pourquoi ? L'organisme est plus fragile et cumule souvent plusieurs pathologies. Quant au corps, il perd progressivement sa capacité à s'adapter et à traverser l'épreuve d'une intervention chirurgicale.
Une équipe médicale qui doit s'adapter. Toutes ces particularités doivent être prises en compter par les médecins du bloc opératoires.
Une anesthésie générale moins systématique. Une respiration artificielle doit être modulée en fonction de la faiblesse pulmonaire liée au grand âge. Aussi, tout au long de l'opération, la vigilance est maximale pour faire face à tous les risques générés par une tension artérielle trop faible ou trop élevée, un rythme du cœur irrégulier ou encore une mauvaise circulation sanguine.
Une solution ? Les progrès de l'anesthésie permettent aujourd'hui d'élaborer une prise en charge individualisée. Le plus souvent possible, l'anesthésie locale ou locorégionale (une partie du corps, comme un bras ou une jambe) est utilisée pour limiter les risques.
Chirurgie du grand âge : des interventions adaptées aux seniors
Opérer des personnes âgées fait désormais partie du quotidien des services hospitaliers. Mais en chirurgie, le grand âge est un facteur de risque car le vieillissement entraîne une lente dégradation des fonctions de l'organisme, le corps perd sa capacité à s'adapter aux agressions.
Avec l'âge, on voit aussi augmenter la fréquence de l'athérosclérose, de l'hypertension, de l'insuffisance rénale... Des pathologies qui peuvent se combiner, interagir entre elles, et donc compliquer la prise en charge chirurgicale et imposer encore plus de vigilance.
La chirurgie cardiaque est particulièrement lourde pour les personnes âgées. Une opération à cœur ouvert étant trop risquée pour les seniors, depuis cinq ans, des techniques moins invasives sont utilisées. Elles sont destinées aux patients très âgés dont le risque opératoire est important.
Prendre en compte les conséquences post-opératoires
Les jours qui suivent l'opération sont presque aussi décisifs que les heures passées au bloc.
Quand récupérer devient plus difficile. En dehors d'une sensibilité cardiaque accrue, les personnes âgées souffrent aussi plus souvent de troubles du comportement au moment du réveil. Les médicaments sédatifs ou analgésiques induisent plus souvent une agitation et des hallucinations, des états très déstabilisants pour le patient et pour son entourage.
Un corps soumis à un rythme plus lent. Déjà ralenti avant l'opération, le transit digestif, peut avoir du mal à reprendre une activité normale après une opération de chirurgie. Il en est de même pour les reins et le système urinaire avec des vessies souvent fatiguées.
Etre vigilent face aux infections. Le risque infectieux est important chez les patients âgés, dont les défenses immunitaires sont amoindries. Un des premiers organes touchés par le vieillissement est le thymus. Il s’agit d’un organe, situé à la base du cou, qui joue un rôle majeur dans notre système de défense.
L'enjeu est bien ici de faire en sorte que la chirurgie apporte une réelle amélioration dans la vie des personnes âgées et ne soit pas au contraire à l'origine de redoutables dégradations.
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