Infarctus : la rééducation du coeur est une priorité
Chaque année, 100.000 personnes sont victimes d'un infarctus. Et 13% d'entre elles décèdent dans l'année qui suit. Un chiffre qui pourrait diminuer si ces personnes avaient eu accès à une rééducation cardiaque. Mais moins d'un patient sur quatre en France en bénéficie.
Après une entorse du genou ou de la cheville, l'ordonnance de rééducation est une évidence. Il devrait en être de même après un infarctus. Car cette obstruction d'une des artères du cœur lui laisse souvent des séquelles et signale surtout d'importants déséquilibres. Une véritable réadaptation cardiaque doit alors être entreprise.
"L'exercice physique pourrait être considéré comme un médicament en soi", explique le Dr Marie-Christine Iliou, cardiologue, "on a démontré que l'exercice physique avait des actions sur la paroi des artères, sur le muscle cardiaque en améliorant la performance cardiaque. Et cela diminue la mortalité de 25%".
Pourtant aujourd'hui, la réadaptation cardiaque ne concerne que 22,7% de l'ensemble des patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde. Ils sont même moins de 12% après 75 ans et 2,3% après 85 ans. C'est l'inquiétant bilan d'une étude publiée en 2014.
L'accompagnement est crucial pour des patients qui avaient souvent réduit ou même arrêté toute activité physique avant l'alerte. La réadaptation cardiaque est essentielle pour remuscler son coeur après un infarctus. L'activité physique et le changement d'alimentation sont d'ailleurs très importants après un infarctus pour réduire les risques de récidive.
Si toutes les victimes d'infarctus du myocarde bénéficiaient d'une réadaptation cardiaque, le taux global de survie à deux ans dépasserait les 60%.