Quand des patients paraplégiques remarchent grâce à un exosquelette
Dès le mois de juillet, chaque département sera doté de deux exosquelettes. Cette technologie utile en rééducation offre aussi à des patients paraplégiques la possibilité de remarcher. Reportage.
Ce n’est pas sa première fois, mais Ilan est toujours aussi impatient d’endosser l’exosquelette. Depuis un accident de moto-cross, le jeune homme ne sent plus ses jambes. Grâce à cette enveloppe de 80 kilos, il va pouvoir retrouver la sensation de marche.
Ilan, 23 ans, doit faire corps avec l’automate, pour pouvoir suivre ses mouvements une fois en marche.
Une rééducation dynamique
C’est à lui d’initier le mouvement, du haut de son mètre 85, il peut désormais choisir d’avancer, de reculer ou de faire demi-tour. Lors de son accident, Ilan a subi une compression de sa moelle épinière. Il est possible qu’il remarche un jour. Pas après pas, l’espoir du jeune homme devient plus concret.
"Ça fait beaucoup de bien de pouvoir remarcher alors que dans la vie de tous les jours on n'en a plus trop la possibilité. Là, vraiment, on ne ressent peut-être pas la sensation de marcher à 100 %, mais je dirais bien 70 %", confie Ilan? L’exosquelette ne procure pas seulement une sensation, il sert aussi à rééduquer de façon plus dynamique.
Faire bouger les muscles, vasculariser...
"C'est un exercice de double tâche, on essaye de se concentrer sur le dribble avec le ballon, ça va permettre de vasculariser, de faire bouger les muscles, les quadris, les ischio-jambiers. Le sang va mieux circuler alors que ces membres là ne sont pas en fonctionnement lorsqu'il est en fauteuil roulant", explique Paul Marais, enseignant en activité physique adaptée à l'hôpital La Musse.
La rééducation va plus loin et demande donc plus d’efforts."Ce qui est compliqué, c'est qu'il faut se concentrer, en même temps que redresser son tronc, contracter les abdos et gainer. Ça fait beaucoup de choses à penser et à la fin, on est cuit, mais en les faisant, ça fait du bien. On sent les efforts à la fin de la séance", confie Ilan.
Bientôt un exosquelette à domicile ?
Les exercices peuvent aussi porter sur des tâches du quotidien. Ce centre fait partie des premiers à s’être doté d’un exosquelette, il y a quatre ans.
"Ce qu'on sait actuellement avec l'expérience, c'est que tous ceux qui sont passés par l'exosquelette récupèrent mieux que ceux qui n'ont pas été sur l'exosquelette", explique le Dr Hafid Boubkry, chef de service en médecin physique et réadaptation à l'hôpital La Musse.
L’objectif à long terme est de pouvoir utiliser l'exosquelette au domicile des patients. Pour le moment, un tel appareil coûte environ 150 000 euros.