Le dentiste était un ''boucher''
Il a été surnommé "le dentiste boucher". Le Dr Van Nierop s'installe en 2008 dans une commune de la Nièvre, dans laquelle l'unique cabinet dentaire est fermé depuis plusieurs années. Très vite, la patientèle afflue. Mais en quatre ans, plus d'une centaine de patients portent plainte. Le praticien prend la fuite en 2013 ; sa cavale prend fin en septembre 2014, au Canada. Il est aujourd'hui poursuivi pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente".
Au moins 120 patients auraient été victimes des pratiques hasardeuses du dentiste néerlandais. Parmi eux, Nicole Martin. Il y a trois ans, la retraitée prend rendez-vous pour un plombage qui a sauté. Très vite, le dentiste impose plusieurs consultations par semaine. Nicole a l'impression d'être tombée sous son emprise. Lors des soins, le praticien néerlandais lui arrache trois dents saines. La patiente souffre depuis d'infections à répétition.
Au fil des consultations, Nicole commence à douter de la nécessité des soins et de leur qualité. Elle constate d'autre part de nombreuses escroqueries à la sécurité sociale. Face à la multiplication des plaintes, elle a depuis créé un collectif de soutien aux victimes.
Y a-t-il eu défaillance au niveau du recrutement de ce médecin étranger ? Pour le Conseil de l'ordre des chirurgiens-dentistes, le dentiste remplissait pourtant toutes les conditions pour exercer en France. Les autorités savent désormais qu'il avait déjà fait l'objet de poursuites pour "mutilation et escroquerie" aux Pays-Bas.
Son assurance professionnelle refuse aujourd'hui de payer pour les séquelles des victimes. Seul un procès en France pourrait leur permettre d'obtenir réparation. Mais le dentiste est actuellement emprisonné aux Pays-Bas, accusé du meurtre de sa femme...