Médicaments : bientôt la fin du monopole des pharmacies ?
L'Autorité de la concurrence s'est prononcée jeudi 19 décembre 2013 en faveur de la vente des médicaments non remboursables en dehors des pharmacies, qui en ont jusqu'ici le monopole, ce qui permettrait de faire baisser leurs prix. Par la voie de Marisol Touraine, le gouvernement a opposé une fin de non recevoir à cette proposition.
Dans son avis, l'autorité relève de "très forts écarts de prix", allant de 1 à 4 d'une officine à l'autre, sur ces produits d'auto-médication. Pour y remédier, elle préconise une libéralisation "limitée et encadrée" de la vente des médicaments non remboursés, qui permettrait de faire baisser leur prix de vente de 11,4% à 16,3%.
Elle estime que la vente des médicaments non remboursés dans les supermarchés et autres points de distribution, en présence d'un diplômé en pharmacie, engendrerait une économie globale d'environ 270 millions d'euros par an.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a immédiatement réagi, se déclarant opposée à cette évolution. Dans un communiqué, Marisol Touraine a réaffirmé "son attachement au monopole officinal sur les médicaments, qui permet à notre pays de sécuriser leur dispensation et d'agir efficacement contre la contrefaçon, tout en garantissant l'accès de nos concitoyens aux médicaments sur l'ensemble du territoire".
La ministre se dit également "attentive" à ce que les négociations en cours sur la rémunération des pharmaciens "débouchent rapidement". En outre, en ce qui concerne la distribution en gros de médicaments, elle missionne l'inspection générale des affaires sociales (Igas) "afin de dresser un état des lieux de la situation et de proposer des évolutions, après avoir entendu l'ensemble des acteurs de la chaîne du médicament".
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