Pénurie de médicaments anesthésiques : la responsabilité des laboratoires
Une pénurie de médicaments courants, peu chers et surtout indispensables pour mener à bien des anesthésies a inquiété cet été la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation (SFAR). Elle avait alerté sur ce point les autorités sanitaires. Le 1er septembre 2011, l'Afssaps et les anesthésistes ont fait un point sur la situation.
Pourquoi des médicaments aussi souvent utilisés que le sont ceux qui permettent d'endormir un malade peuvent manquer dans les hôpitaux ? C'est à cette question qu'a tenté de répondre l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, le 1er septembre 2011, lors d'une réunion avec les représentants des anesthésistes-réanimateurs.
Le 18 août 2011, les médecins s'étaient alertés publiquement de la "pénurie" et de la "disparition" de médicaments "indispensables" pour réaliser des anesthésies générales, locales ou péridurales. Un phénomène qui "s'intensifient" expliquait le Dr Laurent Jouffroy, président de la SFAR.
"Qu’elles soient transitoires ou définitives, il est à noter que les difficultés rencontrées pour ces médicaments essentiels en anesthésie/réanimation résultent de difficultés de production ou de décisions d’arrêt de commercialisation émanant des fabricants, et non de défaillances du circuit de distribution" note l'Afssaps, dans le compte-rendu de cette réunion.
En clair, les laboratoires sont responsables des pénuries, pour des raisons diverses. La plupart des médicaments en questions - Thiopental (Pentothal®) ; Succinylcholine ou suxaméthonium (Celocurine® et spécialités similaires) ; Propofol (Diprivan® et spécialités similaires) ; Phényléphrine (Neosynéphrine AP-HP®) ; Lidocaïne-adrénaline (Xylocaïne Adrénaline®, Lidocaïne Aguettant®) - sont de "vieux" médicaments, toujours trés efficaces, mais peu intéressants commercialement.
Certains labos sont alors tentés de stopper leur production. Il arrive également qu'ils aient du mal à obtenir les matières premières nécessaires à leur fabrication. Pour d'autres enfin il s'agit de problème de fabrication (voir le détail sur le site de l'Afssaps). L'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé s'est engagé à suivre au cas par cas les difficultés rencontrées par les médecins et le cas échéant à chercher avec les industriels les solutions pour éviter les ruptures de stock.