Stress post-traumatique : le calvaire en continu
Accident, attentat, violence ou agression sexuelle... Après de tels chocs, 10% des femmes et 5% des hommes qui en sont victimes développent un stress post-traumatique. Emprisonnés dans leur souvenir, les patients revivent sans cesse leur calvaire. Comment se sortir de ce cercle vicieux ? En guérit-on un jour ?
Le stress post-traumatique est un trouble anxieux qui survient suite à un événement traumatisant, qu'on en soit directement victime, ou seulement témoin. Attentat, guerre, il peut également survenir après des événements comme, par exemple, un accident de voiture ou un vol de sac à main.
Au début, la personne semble faire face, et puis, sans cause apparente, les troubles vont apparaître : cauchemars, images violentes, la victime est emprisonnée dans des souvenirs qui lui font sans cesse revivre le traumatisme. Et ces souvenirs vont entraîner un changement de son état émotionnel et physique. Elle évite tout ce qui peut lui rappeler les faits, c'est ce que les spécialistes appellent un comportement d'évitement. Elle peut aussi être en état d'hyper vigilance et sursauter au moindre bruit.
Ces troubles peuvent s'accompagner d'un manque de concentration et d'insomnie, à type de difficulté d'endormissement ou de réveil nocturne, d'un sentiment d'insécurité, d'une dépression.
Progressivement, c'est toute l'identité qui est fragilisée. Les victimes sont convaincues que leur vie est détruite et qu'ils ne peuvent plus rien entreprendre. Elles sont comme paralysées.
Après un événement traumatique, les personnes qui n'arrivent pas à s'en sortir peuvent avoir besoin d'être hospitalisées. Il existe des services spécialisés dans la prise en charge de ces patients, les consultations spécialisées hospitalières de psychotraumatisme ou de victimologie.
Les associations sont également d'une grande aide pour trouver
l'aide adéquate en libéral.
L'EMDR, un traitement efficace
L'une des nouvelles techniques utilisées pour soigner le stress post-traumatique est l'EMDR. Découverte aux Etats-Unis en 1987, cette thérapie cognitive utilisant les mouvements occulaires est reconnue depuis 2007 par la Haute Autorité de la Santé.
Pour comprendre comment fonctionne le traitement par mouvements oculaires, il faut tout d'abord connaître le mécanisme du stress post-traumatique.
A la suite d'un événement traumatisant, le souvenir douloureux revient sans cesse à l'esprit des patients qui sont dans l'incapacité de se calmer. Ceci s'explique par l'hyperactivité de la région du cerveau qui produit les souvenirs, l'hippocampe. Ce dernier sollicite la zone qui gère les émotions - l'amygdale - mais sans faire intervenir la pensée qui permet de relativiser la situation. Les victimes sont alors comme enfermées dans ce cercle vicieux, elles vivent le trauma en continu.
La thérapie dite Intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires ( "eye movement desensitization and reprocessing"), ou EMDR, consiste donc à suivre des yeux une baguette tenue par le praticien pour provoquer des mouvements oculaires rapides.
Ces mouvements oculaires vont permettre de sortir du cercle vicieux, en activant l'ensemble du cerveau, en particulier le thalamus qui va jouer le rôle d'un régulateur.
Résultat, les émotions sont évacuées. Huit patients sur dix déclarent qu'ils se sentent libérés de leur traumatisme au bout de cinq séances en moyenne.
Un long parcours
Quel que soit le traitement, le processus de guérison est souvent long. Le suivi d'un spécialiste peut être nécessaire pour éviter une réapparition du stress.
La psychothérapie est essentielle pour créer de nouveaux repères dans un monde qui a volé en éclat. Elle peut être associée à un médicament, comme un antidépresseur.