Syndrome des grosses jambes : quelle prise en charge ?
Mollets enflés, jambes en poteaux, chevilles qui doublent de volume, ces signes sont caractéristiques du syndrome des grosses jambes. Cette maladie apparaît de façon chronique et a tendance à s'accentuer avec certains facteurs comme la chaleur ou l'immobilité. En cause, un dysfonctionnement du système veineux ou lymphatique qui provoque un oedème, souvent appelé "rétention d'eau" de façon impropre.
Qu'est-ce que le syndrome des grosses jambes ?
Phlébites ou thromboses veineuses, lymphoedèmes... Autant de maladies qui peuvent toucher les membres inférieurs et avoir comme symptôme une jambe particulièrement gonflée, voire douloureuse, qu'on appelle communément une "grosse jambe".
L'organisme contient environ 60% d'eau répartie dans différentes régions du corps. Au niveau des tissus, une partie des liquides siège à l'intérieur des cellules et une autre occupe l'espace intercellulaire. Certains liquides circulent dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques et d'autres entre les vaisseaux. Tous ces liquides, qu'il s'agisse du sang ou de la lymphe, circulent dans leurs compartiments respectifs en suivant un gradient de pression, un mouvement bien défini.
Quand l'équilibre est rompu, du liquide peut quitter de façon excessive les vaisseaux et s'accumuler dans des zones de tissus intermédiaires. Si l'excès ne s'est pas résorbé rapidement, ces zones se gorgent de liquide et gonflent, c'est l'œdème. L'apparition d'œdèmes aux jambes est le plus souvent la conséquence d'une pathologie.
Syndrome des grosses jambes : drainage et bandage
Pour soulager des grosses jambes d'origine lymphatique, il existe plusieurs solutions. Les massages drainants peuvent s'avérer efficaces pour stimuler la circulation de la lymphe. La pose de bandages de compression permet aussi de réduire le volume des oedèmes.
Les séances de kinésithérapie commencent par un massage : le drainage lymphatique manuel. Pour être efficaces, les gestes doivent être délicats et répétés. Le drainage lymphatique manuel permet de faire diminuer légèrement le volume, d'assouplir les tissus et de faire circuler la lymphe. Ce drainage doit s'accompagner d'un bandage.
Après l'application d'une crème hydratante et la pose d'une sous couche en mousse, la kinésithérapeute peut effectuer la compression. Il est important de laisser une certaine souplesse au bandage pour le rendre facilement supportable. Toute contraction musculaire sous bandage va donc augmenter l'efficacité du bandage. Le bandage est efficace car il mobilise les tissus et cela va drainer. Ainsi l'eau qui stagne dans les tissus pourra être évacuée.
Quand le syndrome des grosses jambes se complique
Un oedème veineux mal soigné peut engendrer des complications. Dominique souffre d'un ulcère à la jambe. Pour accélérer la cicatrisation de la plaie, il a subi une greffe de peau.
Après une anesthésie locale, le médecin prélève des lambeaux de peau saine. Il les dépose ensuite sur la plaie. "Le risque si on ne prend pas en charge un ulcère veineux, c'est d'abord un risque d'infection de la peau. Et cette infection peut conduire à une infection générale grave. Le fait de laisser évoluer l'ulcère fait que la peau va se modifier (…) et on se retrouve avec des patients qui ont un véritable handicap", explique le Dr Isabelle Lazareth, angiologue.
Pour que la greffe de peau fonctionne, les lambeaux ne doivent pas se superposer. Il faut attendre environ 48 heures pour que les premières connexions vasculaires se forment entre la peau saine et l'ulcère. Le Dr Lazareth explique l'intérêt de la greffe de peau : "Cette greffe de peau permet dans le meilleur des cas de cicatriser le patient. Cela peut se faire en l'espace de quinze jours. Et dans tous les cas, même si on n'arrive pas à cicatriser, cela donne un coup de fouet à la plaie qui va rentrer dans un processus de cicatrisation".