L'accès à l'eau reste un enjeu sanitaire majeur
Alors que s'ouvrait ce 12 avril à Daegu (Corée du sud) le 7ème Forum mondial de l'eau, Siabatou Sanneh, Gambienne d'une quarantaine d'années, prenait le départ du marathon de Paris, marchant avec un bidon sur la tête pour sensibiliser l'opinion aux kilomètres parcourus en Afrique pour chercher de l'eau.
Sandales aux pieds, le dossard n°64173 accroché à sa tenue traditionnelle, la marcheuse portait son message sur des panonceaux rédigés en français : "En Afrique, les femmes parcourent chaque jour cette distance pour de l'eau potable", "aidez-nous à réduire la distance".
"Chaque jour, on va chercher de l'eau et c'est très loin", expliquait-elle avant la course à l'AFP, avec l'aide d'une traductrice. Cette femme longiligne a accepté de quitter pour la première fois son pays et de se glisser au milieu des quelque 54.000 coureurs du marathon pour "s'aider elle-même, aider sa famille et son village". "Qu'on les aide à avoir de l'eau", exhorte-elle, "les Africains sont fatigués".
Cette participation symbolique était orchestrée par l'ONG britannique Water for Africa qui lance une campagne de collecte de fonds pour financer des pompes à eau à Bullenghat, où vit Siabatou Sanneh, et dans d'autres villages.
Un puits de pompage coûte 4.900 euros et peut être monté en cinq jours, a expliqué à la presse une responsable de l'ONG Water for Africa, qui a déjà financé 120 projets de ce type en Gambie. Selon elle, entre 200 et 300 pompes à eau seraient nécessaires en Gambie pour approvisionner les populations et pallier aux 40 à 60% de puits ou systèmes de pompage qui tombent en ruine.
Le Forum mondial de l'eau est organisé tous les trois ans. Sa septième édition se tient du 12 au 17 avril 2015 en Corée du sud. Ce forum doit réunir plusieurs dizaines de milliers de participants (responsables gouvernementaux, entreprises privées ou publiques, ONG, scientifiques et lobbyistes).