Comment prendre en charge la douleur pendant un cancer ?
Après douze séances de chimiothérapie, j'ai une neuropathie des grosses fibres. Malgré les médicaments, cela persiste. Que faire ?
Les réponses avec le Dr Sarah Dauchy, psychiatre, et avec Geneviève Eguimendya, présidente du comité départemental Pyrénées-Atlantiques à la Ligue contre le cancer :
"Il faut que cette personne rencontre des professionnels qui vont lui proposer une évaluation. Cette neuropathie est liée aux traitements. Des kinésithérapeutes peuvent aussi prendre en charge ces personnes. Cette personne peut aussi rencontrer des psychologues pour faire une évaluation, voir à quel moment ces douleurs surgissent... Et il y a des soins de support. Il faut voir si l'activité physique adaptée peut lui être bénéfique. Dans ce cas, elle peut rencontrer dans les comités départementaux qui pratiquent, qui enseignent, qui permettent l'activité physique adaptée avec des professeurs d'activité physique. Il existe également des traitements. Il faut donc qu'elle rencontre des spécialistes de la douleur. Il faut que ces douleurs soient évaluées."
"La question de cette patiente met le doigt sur la question de fond des soins de support, c'est-à-dire qu'il y a un certain nombre de symptômes ou séquelles de la maladie ou séquelles des traitements qui vont répondre à plusieurs approches. Il s'agit potentiellement d'approches non médicamenteuses parmi lesquelles les approches psychologiques.
"La plupart des patients douloureux auxquels on recommande de voir un psychologue ou un psychiatre le prennent mal car ils disent que leurs douleurs ne sont pas dans leur tête. D'ailleurs un certain nombre de patients refusent cette aide pour cette raison. Mais il ne faut pas du tout le comprendre de cette façon. La douleur en elle-même est un facteur de stress qui peut altérer l'état émotionnel. Et lorsque l'état émotionnel est altéré, cela va augmenter la perception de la douleur. La place du psychologue et du psychiatre sera de repérer un désordre émotionnel éventuel associé comme la dépression ou une anxiété importante dans les douleurs paroxystiques. Parfois les personnes vivent dans une anxiété permanente car elles ont peur que la douleur revienne. Et on va essayer de voir comment le patient s'adapte à la douleur, comment la famille s'adapte à la douleur du patient… On a des interventions qui vont être très ciblées selon la façon avec laquelle la douleur s'entremêle avec la vie du patient. C'est un modèle bien plus compliqué que l'idée de "c'est dans la tête" qui n'a absolument aucun sens. Une douleur, c'est toujours une douleur de tout façon."
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