Coqueluche : vacciner les adultes pour protéger les enfants
En France, les cas de coqueluche ont fortement chuté avec les campagnes de vaccination, mais il reste des malades parmi les enfants et particulièrement les nourrissons. Le premier vaccin coquelucheux n'intervient qu'à l'âge de deux mois. Avant cela, l'enfant reste vulnérable et peut être contaminé par ses parents. Pour protéger les plus petits, un nouveau plan de vaccination vient d'être mis en place par la Haute Autorité de Santé (HAS). Il préconise une vaccination tous les dix ans pour les personnes en contact avec des nouveau-nés.
On l'appelle la toux des 100 jours ou la maladie du chant du coq, la coqueluche touche chaque année 40 à 60 millions de personnes dans le monde.
La coqueluche est une maladie souvent mal connue du grand public. Parfois confondue avec un simple rhume, la coqueluche est une infection respiratoire particulièrement contagieuse. Elle se transmet par voie aérienne via de minuscules gouttelettes de salive et déclenche chez les malades des quintes de toux extrêmement violentes.
Pour protéger les nourrissons de la coqueluche, plusieurs vaccins sont recommandés à l'âge de deux, quatre et onze mois (voir image ci-contre). Suivent plusieurs rappels à six et onze ans. Mais avant l'âge de deux mois, l'enfant est entièrement vulnérable. En France, un à dix nouveau-nés meurent chaque année de cette maladie. La seule façon de les protéger : vacciner les parents première source de contamination.
Lorsqu'elles arrivent à la maternité, 30% des femmes seulement se sont faites vacciner avant leur grossesse. Une couverture insuffisante pour le Pr Daniel Floret, spécialiste des questions liées à la vaccination : "On a oublié que la coqueluche faisait tous les ans des centaines de morts. Car actuellement avec la vaccination, on a réduit de 95% l'incidence de la coqueluche. Mais il reste les problèmes graves c'est-à-dire les petits nourrissons qui eux ne sont pas protégés par la vaccination. Ils font des coqueluches graves dont ils peuvent mourir".
Pour les adultes, un rappel coquelucheux est préconisé à l'âge de 25 ans. Problème : de récentes études ont montré que son efficacité s'estompait. Alors pour la première fois cette année, la Haute autorité de santé préconise un nouveau rappel tous les dix ans pour les adultes en contact avec un nouveau-né. C'est ce que l'on appelle le cocooning.
"Le cocooning est une stratégie de protection indirecte, c'est-à-dire d'établir autour du sujet fragile ou vulnérable un cocon", explique le Pr Emmanuel Grimpel, pédiatre. "Il faut faire en sorte que la maladie ne puisse pas pénétrer dans son environnement. Et le plus simple, c'est de vacciner son entourage, c'est-à-dire les parents, la nounou, les grands-parents s'ils vont garder le bébé…".
Le ministère de la Santé devrait valider prochainement ce nouveau calendrier de vaccination. Sans éradiquer la coqueluche, ce rappel aux parents concernés permettrait de protéger plus efficacement leur nourrisson.