Diabète : des inégalités de répartition en France
La France compte plus de 3 millions de diabétiques... Le chiffre vient d'être avancé le 12 novembre par l'Institut national de Veille sanitaire (InVs) dans son bulletin épidémiologique, à la veille de la journée mondiale dédiée à la maladie. En constante augmentation depuis 2000, le diabète touche inégalement les Français, selon leurs régions, leurs âges et leurs catégories sociales.
A la vieille de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, l'InVs dresse le bilan de la maladie en France. Plus de 3 millions de Français sont touchés, selon les données pharmacologiques. Un chiffre à revoir à la hausse, si l'on prend en compte les personnes qui ne sont pas traitées ou pas diagnostiquées. Parmi les diabétiques de 18 à 74 ans, 20% ignorent leur maladie. L'InVs souligne d'ailleurs que cette prévalence est en constante augmentation depuis les années 2000. Chaque année, le nombre de personnes touchées croit de 2,5 à 5%.
Des disparités au sein de la population
Alors que les personnes âgées sont les plus frappées par le diabète (20% des hommes de 75 à 79 ans), l'âge n'est pas le seul facteur d'inégalité. La répartition territoriale joue un rôle important dans la prévalence du diabète. En tête des régions les plus touchées : le Nord et le Nord-Est, avec 5,5% de la population régionale malade, suivis de près par la Picardie et l'Alsace.
A l'inverse, dans le bas du classement on retrouve la Bretagne, la Basse-Normandie et la région Midi-Pyrénées. Des territoires en dessous de la moyenne nationale, avec entre 2,9 et 3,9% des diabétiques.
Ces disparités s'expliquent en partie par des facteurs socio-économiques. Les personnes les plus précaires sont les plus touchées par le diabète. Selon le Bulletin épidémiologique, les régions outre-mer sont l'exemple frappant de ces inégalités. Des territoires deux fois plus atteints par le diabète que la métropole. En cause : les facteurs génétiques locaux, la pauvreté en hausse et l'obésité.
Quelles conséquences pour le diabète en France ?
Plus de 30.000 diabétiques meurent chaque année de leur pathologie, et la maladie est la première cause évitable d'amputation et de cécité. D'autre part, selon le BEH, 26% des diabétiques consultent pour des problèmes cardio ou neurovasculaires. A cela s'ajoute les conséquences psychologiques, rénales, respiratoires et hépatiques. Des retombées lourdes pour les malades. 6% d'entre eux sont pris en charge en Affectation de Longue Durée (ADL), leurs soins de santé étant remboursés intégralement par la sécurité sociale.
Une bonne nouvelle néanmoins : la France n'est pas le plus mauvais élève en matière de diabète. Le pays est même bien en dessous de la moyenne européenne (8,5% de diabétique), et encore loin derrière les Etats-Unis (10% de la population atteinte) ou de l'Arabie saoudite, qui compte 23 % de diabétiques dans sa population.
Source : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de l'Institut national de Vieille sanitaire (BEH n°30-31 2014)