Faut-il avoir peur des pilules de troisième génération ?
Une jeune femme a annoncé qu'elle portait plainte contre le groupe pharmaceutique Bayer pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine". La patiente accuse une pilule de troisième génération d'être à l'origine de son handicap. Qu'est-il arrivé exactement à cette jeune femme ? La pilule de troisième génération présente-t-elle des risques ?
Première en France : une jeune femme de 25 ans, Marion Larat, doit déposer plainte contre le directeur général de Bayer Santé. Elle accuse la pilule de troisième génération qu'elle prenait, d'être responsable d'un accident vasculaire cérébral qui l'a laissée lourdement handicapée en 2006.
En juin 2012, la commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux de Bordeaux a reconnu l'imputabilité de l'AVC à la prise de la pilule.
Sa plainte vise également le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui aurait "violé délibérément le principe de précaution" en ne demandant pas le retrait de la pilule du marché.
Le débat sur les pilules de troisième et quatrième générations revient régulièrement sur le devant de la scène depuis plusieurs années déjà. Leur prise présente en effet un risque accru de thrombose veineuse pouvant entraîner une embolie pulmonaire. La première alerte a été lancée dès 1995 en Angleterre. Depuis, des études sont venues confirmer l'excès de risque de phlébite lié à la prise de ces pilules, mais pas de façon suffisamment convaincante pour justifier un retrait du marché.
Un service médical rendu jugé insuffisant
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait néanmoins annoncé mi-septembre 2012 la fin du remboursement (à compter du 30 septembre 2013) des pilules contraceptives dites de troisième génération après que la Commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS) avait estimé insuffisant le service médical rendu (SMR) de ces pilules et relevé "un risque de complications thrombo-veineuses (les phlébites), deux fois plus élevé que chez les femmes sous pilules de deuxième génération". "Ce risque reste toutefois très faible, de 3 à 4 cas pour 10.000 utilisatrices", selon le ministère.
Selon les dernières recommandations de l'ANSM, les pilules de troisième et quatrième générations doivent être prescrites en deuxième intention, quand un contraceptif de deuxième génération est mal toléré. Le plus important étant que chaque femme trouve une contraception qui lui convienne.
De 1,5 à 2 millions de femmes utilisent aujourd'hui une des nombreuses pilules de troisième génération sur le marché, dont la moitié n'est pas remboursée par la Sécurité sociale.
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