Grippe aviaire : première infection humaine par un virus H6N1 confirmée
Une étude publiée le 14 novembre 2013 dans la revue Lancet Respiratory Medicine confirme l'annonce faite mi-juin 2013 d'un premier cas d'infection humaine par la souche H6N1 de la grippe aviaire.
Le 21 juin 2013, les autorités taïwanaises avaient annoncé qu'une jeune femme admise quelques semaines plus tôt à l'hôpital pour des symptômes grippaux avait été diagnostiquée porteuse du virus aviaire H6N1.
Un virus grippal peu virulent
Ce virus grippal, qui circule couramment dans des élevages de volailles, est d'une virulence relativement faible. Selon un article scientifique paru jeudi 14 novembre, il en est aujourd'hui de même chez l'homme : la Taïwanaise infectée par cette souche a été traitée sans difficulté par oseltamivir (Tamiflu®) et a depuis entièrement récupéré.
Toutefois, les chercheurs pointent le risque que ce virus ne se recombine avec d'autres souches virales, et ne devienne ainsi plus dangereux. Les scientifiques insistent sur la nécessité de se préparer sans relâche à une pandémie de virus de l'influenza aviaire, complexe et imprévisible.
L'analyse génétique a établi que le virus en question est très proche de la souche H6N1 qui circule à Taïwan depuis 1972 parmi la volaille. Toutefois, ce virus présente une mutation sur une protéine située à sa surface (voir encadré), qui lui permet de se fixer sur les cellules humaines cibles. Cette modification du virus pourrait, en augmentant son affinité pour un récepteur humain des voies respiratoires supérieures, lui permettre de devenir beaucoup plus infectieux pour les humains.
Une infection d'origine inconnue
L'enquête a révélé que jeune porteuse du virus H6N1 ne s'était pas rendue à l'étranger dans les trois mois précédant l'infection et n'avait pas été en contact avec de la volaille ou des oiseaux sauvages. De fait, la source de l'infection reste inconnue.
Parmi 36 personnes de son entourage proche, six ont développé de la fièvre ou une infection respiratoire, mais l'infection due à H6N1 a été exclue dans l'ensemble de ces cas. De plus, aucun virus de grippe aviaire n'aurait été décelé dans les prélèvements provenant de deux élevages de volailles installés près du domicile de la patiente.
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Sur Allodocteurs.fr :
A la surface de la particule virale des virus de la grippe A se trouvent différentes protéines, parmi lesquelles deux sont tout particulièrement différenciées : l'une a pour initiale un H (c'est l'hémagglutinine), l'autre un N (c'est la neuraminidiase). Le virus H6N1 responsable de l’infection de Taïwan est une variante du H6N1 commun qui présente une mutation sur son hémagglutinine, qui l’autorise à se fixer sur les cellules humaines.