Inhalation mortelle d'un déodorant corporel
Un adolescent de 15 ans est décédé à Brest, dans la nuit du 22 au 23 juin 2012, après avoir inhalé le gaz de propulsion d'un déodorant. Selon le parquet de Brest, le jeune homme absorbait régulièrement ce type de produits chimiques réputés pour provoquer des étourdissements et des hallucinations.
Entretien en vidéo avec Françoise Cochet, présidente de l'Association parents d'enfants accidentés par strangulation
C'est l'inhalation du gaz de propulsion du déodorant qui a provoqué la mort de ce jeune garçon. Utilisé comme un produit stupéfiant, il a la réputation de provoquer un état proche de l'ivresse et de donner la voix grave. L'adolescent était un habitué de la pratique et ne semblait pas avoir conscience du risque qu'elle pouvait représenter. C type de comportement ne serait pas rare chez les collégiens et les lycéens amateurs de jeux dangereux.
Pourtant le danger est réel, une enquête réalisée au Texas par le National Institute on Drug Abuse avait révélé que l'inhalation fréquente de produits chimiques, des dérivés fluorés principalement, peut avoir de graves conséquences neurotoxiques, notamment des lésions cérébrales permanentes.
Ces gaz toxiques contenus dans les aérosols peuvent entraîner également une perturbation des battements du cœur, pouvant aller jusqu'à l'arrêt cardiaque. De plus, le rapport américain alerte sur le fait que le décès peut survenir lors d'une seule séance d'inhalation, même chez une personne en bonne santé et jeune.
Actuellement, les déodorants sont en majorité propulsés par des hydrocarbures, comme le butane. Une substance qui peut provoquer des sensations d'euphorie, mais aussi ralentir le rythme cardiaque, ce qui peut entraîner une arythmie et une mort subite. Selon le Pr. André Picot, toxicologue, sa nocivité n'est pas liée à la molécule, mais à une "hypersensibilité de certaines personnes à une privation d'oxygène". C'est donc une inhalation importante de ce gaz qui peut provoquer un blocage mécanique du centre de la respiration dans le bulbe rachidien et entraîner la mort.
Pas d'inquiétude en revanche dans le cadre de l'utilisation normale d'un déodorant en spray, le Pr. Picot se veut en effet rassurant, il n'existe pas de risque d'être victime de la "mort subite du sniffeur" en se préparant le matin !
En savoir plus
- National Institute on Drug Abuse
- Le Télégramme.fr
- "Brest. Un adolescent meurt en inhalant du déodorant", par Alain Coquil, le 26 juin 2012.