L'hépatite B double le risque de lymphome non hodgkinien
Selon une étude publiée par la revue spécialisée The Lancet Oncology, les personnes atteintes d'hépatite B chronique auraient deux fois plus de risques de développer une forme commune de lymphome non hodgkinien.
"L'hépatite B est l'infection sexuellement transmissible la plus répandue : 2 milliards d'individus, soit un tiers de la population mondiale, ont déjà été en contact avec le virus et on évalue à 350 millions le nombre de personnes atteintes d'une hépatite B chronique. Les porteurs chroniques sont exposés à un risque élevé de décès par cirrhose ou cancer du foie, l'hépatite B étant la cause de 80 % de ces cancers.
Fréquents, les lymphomes non hodgkiniens sont eux des cancers du système lymphatique, qui participe aux réactions de défense de l’organisme.
Plusieurs études ont déjà établi un lien causal entre l'hépatite C et un risque accru de lymphome non hodgkinien, mais jusqu'à présent il n'y avait pas eu de grande étude sur un lien avec l'hépatite B.
L'infection par le virus de l'hépatite B a été endémique en Corée du Sud jusqu'en 1995, année d'introduction de la vaccination de tous les nouveaux-nés.
L'étude conduite par Eric Engels (Institut national du cancer, Rockville, Etats-Unis) et Sun Ha Jee (Université Yonsei, Séoul, Corée du Sud) a inclus plus de 600 000 personnes, suivies pendant plus de 14 ans. 53 000 d'entre elles (soit 9 %) ont été testées positives pour l'hépatite B. Par la suite, 133 personnes positives pour l'hépatite B et 905 non infectées ont développé un lymphome non hodgkinien.
"Dans cette vaste étude, nous avons montré un risque accru de lymphome non hodgkinien chez les personnes infectées par le virus de l'hépatite B. D'autres recherches sont nécessaires pour établir un lien causal entre hépatite B et lymphome non hodgkinien", indiquent les auteurs de l'étude.
Commentant cette étude, Sook-Hyang Jeong (université nationale de Séoul) s'interroge sur l'impact possible de la vaccination contre l'hépatite B sur l'apparition de ces lymphomes. "Engels et ses collègues remarquent que (...) l'infection par l'hépatite B représenterait seulement un petit nombre de cas de lymphomes non hodgkiniens", note-t-il. Ainsi, les efforts en faveur de la vaccination et du traitement de l'hépatite B n'auraient qu'un effet limité" sur l'incidence de ces formes de cancers.
Source : AFP
En savoir plus :
- The Lancet Oncology
"Hepatitis B virus infection and risk of non-Hodgkin lymphoma in South Korea : a cohort study"