Quels sont les signes d'alerte d'un lymphome ?

Certains symptômes du lymphome peuvent sembler anodins et retarder le diagnostic de cancer. Voici les signaux qui doivent alerter.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Quels sont les symptômes du lymphome ?
Quels sont les symptômes du lymphome ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Rhume, angine... Le lymphome est souvent confondu avec d'autres maladies à cause de ses symptômes, d'apparence bénigne. Pourtant, près de 24 000 Français et Françaises sont diagnostiqués chaque année de ce cancer du système immunitaire, qui touche principalement le système lymphatique. En raison de la baisse de l'efficacité du système immunitaire des personnes souffrant d'un lymphome, celles-ci peuvent multiplier les infections et tomber malade fréquemment.

Il ne s'agit cependant pas du symptôme du développement d'un lymphome "le plus fréquent", explique le Docteur David Sibon, hématologue à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Sur le plateau du Mag de la Santé, le spécialiste revient sur les signaux d'alerte qui devraient pousser à consulter un professionnel de santé.

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Quels sont les symptômes du lymphome ?

Certains symptômes sont corrélés au développement d'un lymphome, mais sans être spécifiques à ce cancer. Une fièvre persistante, une perte de poids inexpliquée ou des sueurs importantes, en particulier pendant la nuit (surtout la nuit) peuvent laisser craindre au diagnostic d'un cancer du système lymphatique, détaille Ameli.fr, la plateforme de l'Assurance maladie.

Si vous soupçonnez un lymphome, un symptôme doit principalement vous inquiéter, selon le Dr Sibon : "l'apparition d'un ganglion qui est trop gros". Il précise toutefois "qu'avoir des ganglions est normal, mais il ne faut pas qu'ils soient trop gros". Par "trop gros", comprendre environ 10 à 15 mm, poursuit-il. "On parle alors d'adénopathie.

L'Institut national du cancer définit l'adénopathie comme étant l'augmentation, "douloureuse ou non, de la taille d'un ganglion qui devient dur et, parfois, enflammé". Selon l'organisme de recherche et de lutte contre le cancer, cette croissance du ganglion "peut être provoquée par une infection ou par la migration de cellules cancéreuses qui proviennent d'un organe ou d'un tissu voisin".

"Un ganglion qui ne fait pas mal est suspect"

La taille des ganglions n'est pas le seul facteur qui pourrait laisser craindre au développement d'un lymphome. Un ganglion est suspect lorsqu'il "ne fait pas mal" au toucher, prévient le Dr Sibon. S'il y a une douleur, la formation des ganglions est plutôt d'origine infectieuse. 

Il est nécessaire de veiller à bien distinguer les deux types de ganglions. "Quand on a une bonne angine, on va avoir des ganglions au niveau du cou qui sont douloureux", poursuit l'hématologue, et "quand l'infection est passée, les ganglions s'en vont" naturellement. En revanche, "un ganglion qui arrive sans raison particulière, qui grossit et ne fait pas mal est suspect", selon le spécialiste. 

Comment évoluent les lymphomes ?

Il existe deux principaux types d'évolution du lymphome. On retrouve les lymphomes "dits agressifs, qui vont se développer rapidement, avec un ganglion" qui va apparaître tout aussi rapidement, indique le Dr Sibon. Dans ce genre de cas, les patients ont tendance à ne pas perdre de temps pour consulter un professionnel de santé, car "il peut aussi y avoir des signes généraux" de dégradation de la santé.

Les lymphomes de la seconde catégorie sont dits indolents, "avec des ganglions qui vont grandir très lentement, sur des mois, voire des années", note l'hématologue. "Ils ne gênent pas plus que ça et ne font pas mal." Les patients touchés courent donc le risque de consulter trop tardivement, "alors que les ganglions sont déjà devenus assez volumineux".

Pour rappel, l'évolution du lymphome n'a rien à voir avec les deux grandes familles de lymphomes existantes : les lymphomes hodgkiniens et les lymphomes non-hodgkiniens. Les premiers touchent principalement la zone située au-dessus du diaphragme, au niveau du cou. Quant aux lymphomes non-hodgkiniens, ils représentent 90 % des diagnostics de cancer du système lymphatique et se retrouvent dans toutes les autres zones du corps : sous les aisselles, au niveau de la rate ou encore de la moelle osseuse.