Hépatite B : un virus persistant
L'hépatite B est une infection du foie qui touche près de 150.000 personnes en France et provoque 1.300 décès par an. L'absence de symptômes évidents dans la phase initiale entraîne souvent un diagnostic tardif qui expose les personnes contaminées à un risque élevé de cirrhose, puis de cancer du foie. Pourtant, un vaccin existe.
Qu'est-ce que l'hépatite B ?
L'hépatite B est provoquée par un virus qui se transmet, comme le VIH, par le sperme ou le sang. Une fois dans l'organisme, celui-ci passe dans le sang et atteint son organe cible, le foie. Cet organe vital sert à épurer le corps des produits toxiques, il stocke les sucres et produit aussi la bile et les substances nécessaires à la coagulation.
L'infection par le virus de l'hépatite B peut donc avoir un retentissement très grave.
Dans plus de la moitié des cas, l'infection disparaît sans avoir causé de symptômes apparents. Une simple fatigue ou une sensation de malaise général sont parfois les seules manifestations. Dans ces cas-là, l'infection disparaît souvent sans traitement et on apprend a posteriori que l'on a été malade, après avoir fait une prise de sang. ." Au total, en cas d'infection, il faut savoir que dans 90% des cas, on guérit spontanément dans les 2 à 3 mois, explique le Dr Pillant-Le Moult hépato-gastro-entérologue. Dans les 10% restant, l'infection devient chronique.
Si des signes apparaissent, il s'agit d'abord d'une lassitude, d'une perte de l'appétit et parfois, de nausées et vomissements. Des signes similaires à ceux de la grippe, comme des courbatures et de la fièvre, sont aussi possibles.
Plus rarement, ces symptômes sont suivis par une jaunisse, ce que les médecins appellent un "ictère" et l'urine devient foncée. C'est typique d'une maladie du foie et cela s'explique par l'accumulation dans le sang d'un déchet organique, la bilirubine.
La jaunisse et les autres symptômes disparaissent ordinairement après trois ou quatre semaines, et la personne, entièrement rétablie, est désormais protégée contre la maladie.
Dans les cas les plus graves, le foie s'arrête de fonctionner brutalement, il s'agit alors d'une hépatite fulminante, mortelle plus d'une fois sur deux. L'hospitalisation est alors indispensable.
Hépatite B : transmission et vaccination
Le virus de l'hépatite B est contenu dans le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. L'infection est donc transmise au cours des relations sexuelles non protégées, c'est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue au monde. On ne recommande jamais assez de se protéger au cours des rapports à l'aide de préservatifs.
Les toxicomanes ou le personnel médical peuvent aussi s'infecter à cause d'aiguilles contaminées.
Autre possibilité fréquente, notamment dans les pays en voie de développement : une mère peut aussi infecter son enfant pendant l'accouchement ou parce qu'elle allaite, car le lait maternel contient également le virus.
En cas d'hépatite B aigue il n'y a pas de traitement. le patient doit se reposer, avoir une alimentation peu grasse, éviter l'alcool et les médicaments toxiques pour le foie. Si la vie du patient est menacé par une hépatite fulminante, une cirrhose ou un cancer du foie, une greffe de foie peut être proposée.
Quant à la vaccination contre l'hépatite B, elle est déjà adoptée dans de nombreux pays, comme les Etats-Unis. En France, elle a été abandonnée parce que soupçonnée de favoriser la survenue de sclérose en plaques. Aujourd'hui, ce lien n'est toujours pas prouvé et la communauté scientifique estime que les bénéfices apportés par la vaccination vont cruellement manquer.
En France, seuls 43 cas ont été recensés en 2019 c'après Santé publique France (un chiffre sous-estimé du fait d'une faible déclaration de la maladie). 1.300 personnes décèdent chaque année.
L'hépatite chronique
En France, 135.000 personnes souffrent d'hépatite B chronique.
Le virus persiste dans le sang chez une personne sur dix, pendant des mois, des années, voire à vie. Elles sont "porteuses chroniques" de la maladie.
Parmi elles, sept sur dix ne présenteront aucun symptôme, car le virus est présent mais n'est pas actif.
Les autres développeront une forme très grave : la maladie évolue en cirrhose, c'est une destruction progressive du foie, puis en cancer au bout de trente à quarante ans. Ces malades doivent être particulièrement surveillés par un médecin.
En cas d'hépatite B chronique, l'interféron alpha en injection peut être prescrit, ou si l'hépatite est active ou provoque une inflammation ou une fibrose du foie, on utilise certains médicaments dit inhibiteurs des nucléosides. Il s'agit de l'entécavir, du ténofovir, de l'adéfovir ou de l'amivudine
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