La difficulté d'emprunter après une maladie
Dans son dernier plan sur le cancer annoncé en février 2014, le président de la République a déclaré vouloir mettre un terme aux discriminations dont sont victimes les anciens malades pour contracter un prêt. Car en matière de prêt bancaire, la maladie vous colle à la peau. Cela s'appelle un "risque aggravé de santé" et il peut vous empêcher de trouver une assurance de prêt à un prix abordable.
"Fumez-vous ? Avez-vous effectué une mammographie au cours des cinq dernières années ? Prenez-vous des médicaments régulièrement ?" Les questions peuvent paraître indiscrètes, mais les assureurs sont pourtant en droit de les poser lors de la contraction d'un prêt. Ils cherchent à évaluer "le risque aggravé de santé", c'est-à-dire le risque de ne plus être en capacité de rembourser un emprunt après un arrêt de travail ou une perte d'autonomie. Il peut entraîner des surprimes importantes, ou tout simplement engendrer un refus de prêt.
Les pouvoirs publics cherchent à limiter les discriminations liées à la maladie en matière de prêt bancaire. Ils ont signé en 2006 et 2011 la convention Aeras avec les principaux acteurs du secteur. Avec des principes comme l'examen systématique des demandes, la mutualisation d'une partie des surprimes ou la prise en compte des avancées médicales, Aeras a amélioré l'accès à l'emprunt des malades.
En 2012, 97% des demandes présentant "un risque aggravé de santé" ont reçu une proposition d'assurance. Mais ce chiffre ne montre pas les conditions exactes de l'offre ou le nombre de demandeurs qui ne sont pas allés jusqu'au bout de leurs démarches.
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