Salles de garde : une tradition controversée
Une fresque dans une salle de garde clermontoise, représentant une scène d'humiliation sexuelle (dont l'actuelle ministre de la Santé serait la victime symbolique), est au coeur d'une très vive polémique ces derniers jours.
Les salles de garde, qui font office de réfectoire et de lieu de détente pour les médecins de garde, existaient dans la plupart des hôpitaux parisiens et dans quelques hôpitaux de province… Mais aujourd'hui ce patrimoine est menacé. En cause, le corporatisme de ces lieux où règnent des rituels séculaires et un folklore carabin autour de la sexualité.
Depuis trois mois, les internes de l'hôpital Antoine-Béclère, à Clamart se battent pour la survie de leur salle de garde dans sa forme actuelle.
Un patrimoine menacé
Interdite d'accès aux patients, au personnel de l'administration et aux autres soignants, la salle de garde est une institution réservée aux médecins avec des codes, des règles, un folklore qui se transmettent depuis des siècles. Il y a même un gardien des traditions, l'économe élu chaque semestre.
Les médecins sont très attachés à cette ambiance potache et grivoise qui règne dans les salles de garde et qui tranche avec l'univers hospitalier. Pourtant l'âme de la salle de garde serait menacée. Les médecins redoutent que leur sas de décompression ne soit victime de restrictions budgétaires.
La salle de garde n'est pas seulement un lieu d'échange et de convivialité qui risque de disparaître, c'est aussi le patrimoine que constituent ces lieux haut en couleurs et leur décor lubrique. Un patrimoine très riche.
Si le rythme des festivités et les rituels perdurent, il ne reste plus que treize salles de garde encore actives sur les 37 hôpitaux publics de la région parisienne.
En savoir plus
- Le Monde.fr
- "La catharsis par l'art dans les salles de garde", par Philippe Dagen, 24 juillet 2011.
- "La salle de garde se meurt", par Franck Berteau, 14 janvier 2014.