Les hôpitaux voient rouge
L'Inspection générale des finances (IGF) tire la sonnette d'alarme : les comptes des hôpitaux sont au plus mal.
Le taux d'endettement des hôpitaux a en effet quasiment triplé en huit ans, passant de 9 milliards d’euros en 2003 à plus de 24 milliards en 2011. La cause principale : les charges d'interêts qui ont atteint cette année là 823 millions d'euros.
Ces dernières années, les hôpitaux ont emprunté dans le cadre des plans d'investissement "Hôpital 2007" et "Hôpital 2012", préconisés par le gouvernement. Le but était d'acheter du matériel et de financer des travaux afin de moderniser les établissements français.
Selon Claude Le Pen, économiste de la santé, "c’est tout à fait normal que les hôpitaux empruntent. Ils sont considérés comme des entreprises et comme toute entreprise qui souhaite acheter de nouvelles machines, ils sont obligés d'emprunter et ensuite ils remboursent. Ce que l'on peut regretter ce sont les modalités d'emprunt parfois hasardeuses. Les financiers des hôpitaux ne sont pas toujours bien formés aux techniques modernes et aux nouvelles conditions du marché".
L'IGF considère en effet que le niveau de dette devient insoutenable et rend d'autant plus problématiques les conséquences de la crise bancaire et financière de l'automne 2008 pour le secteur hospitalier. Elle recommande alors de "limiter fortement" le recours des établissements de santé aux emprunts bancaires de court terme.
Mais pour Fréderic Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), le responsable est tout désigné : "l'endettement a été poussé par l'Etat qui a lancé de grands programmes d’investissement."
Aujourd'hui, cette modernisation des hôpitaux est nécessaire. Certains établissements sont sous-équipés. En France, le délai d'attente pour une IRM (imagerie par résonnance magnétique) en urgence est de 30 jours en moyenne. Pour Claude Le Pen "ces investissements sont inévitables, il serait contre productif de les stopper. Mais dans un plan de restructuration de l'hôpital il faudra accepter d'échanger de la proximité pour plus de modernité."
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