Les internes de médecine appelés à faire grève lundi
Le principal syndicat d'internes en médecine a réitéré jeudi son appel à faire grève le 17 novembre, pour "relancer les discussions avec le gouvernement sur la réforme de leur temps de travail".
L'Intersyndicat national des internes (Isni) a dénoncé jeudi, dans un communiqué, "l'attitude méprisante et irrespectueuse du cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé", à l'issue d'une réunion infructueuse qui s'est déroulée le 12 novembre soir.
Fort d'un préavis de grève de 24 heures déposé en octobre, l'Isni appelle les internes "à débuter le mouvement dès lundi [17 novembre] avant d'autres mobilisations plus longues dans les semaines à venir".
Dans un avis rendu en mars, la Commission européenne avait épinglé la France, estimant que les internes français faisaient trop d'heures dans les hôpitaux (60 en moyenne, selon l'Isni), la législation européenne imposant une semaine de 48 heures maximum.
Réduire les obligations des internes
Pour rentrer dans les clous européens, le ministère de la Santé envisage de réduire les obligations de service des internes, actuellement découpées en onze demi-journées, dont deux consacrées à la formation.
"Le gouvernement propose de passer à huit demi-journées de travail, plus une demi-journée de formation, et une demi-journée de temps personnel", explique à l'AFP le président de l'Isni, Emmanuel Loeb.
Mais pour garantir "plus de flexibilité" aux internes sans diminuer la qualité de leur formation, l'Isni demande que la demi-journée supprimée soit fixée au samedi matin, avec une semaine de travail bornée du lundi au vendredi. Le travail du samedi matin serait ainsi compté comme une garde, mieux rémunérée.
Pour M. Loeb, cette solution est "la seule viable", le texte du gouvernement étant d'après lui "inapplicable" dans les faits. "En bornant la semaine du lundi au vendredi, on crée un système facile à comprendre pour tout le monde", poursuit-il. M. Loeb rappelle, à titre d'exemple, que le repos de sécurité (une pause de onze heures obligatoire après une garde de nuit) n'est pas respecté dans 20% des cas.
Dans un courrier envoyé fin octobre, plusieurs instances hospitalières avaient fait part de leur inquiétude à Marisol Touraine face aux impacts budgétaires et organisationnels qu'entraîneraient selon eux les revendications de l'Isni.
De son côté, l'Isnar-IMG, principal syndicat d'internes généralistes, favorable aux "avancées" proposées par le gouvernement, avait refusé d'appeler à la grève. Tout en exprimant son "impatience" quant à la mise en oeuvre de la réforme.
Pour en savoir plus :
- Internes en médecine : vers une réduction du temps de travail, article du 6 août 2014
- Réforme du temps de travail : la colère des internes, article du 1 août 2014
- Qu'est-ce qu'un interne ? article du 12 décembre 2013
- Réforme après réforme, les internes sont toujours épuisés, article du 28 octobre 2013