LO2LaVie : une ascension connectée pour faire avancer la recherche médicale
Le corps recouvert de capteurs, trois alpinistes s'élancent ce 17 janvier à l'assaut de l'Aconcagua (6962 m), le plus haut sommet d'Amérique du Sud. Au delà de la performance sportive, l'objectif de cette aventure est d'étudier en continu les réactions de l'organisme humain face à un déficit en oxygène, mais également d'éprouver la fiabilité du matériel.
Aujourd'hui, le toit des Amériques, et dès 2015, le toit du monde ! Sous le drapeau de l'association LO2LaVie(1), trois Français vont éprouver leur souffle sur les hauteurs de l'Aconcagua (en janvier) et sur l'Everest (en mai 2015), là où l'oxygène se fait rare...
Sous leurs chaudes combinaisons et leurs tricots de corps : des capteurs de dernière génération, reliés à des dispositifs d'enregistrement et de télétransmissions légers rangés au fond de leurs sacs.
"[Notre] objectif est d'être la première équipe au monde à réaliser une télésurveillance en milieu extrême à plus de 8000 m et sans oxygène", ont expliqué les aventuriers peu avant le départ. "[Cette expédition doit aussi] permettre d'améliorer, par les résultats obtenus, la recherche médicale dans le domaine particulier des maladies respiratoires."
Les données physiologiques (fréquence cardiaque, saturation en oxygène, température corporelle...) des trois grimpeurs seront en effet transmises "aussi fréquemment que possible", par liaison satellite, vers l'Europe... et consultables en ligne par tout un chacun !
D'un point de vue strictement médical, l'analyse de ce flux de données doit permettre une meilleure compréhension de l'adaptation du corps humain à l'hypoxie chronique - c'est-à-dire à un trop faible apport en oxygène aux différents tissus biologiques et organes.
Les alpinistes
Christophe Augier, kinésithérapeute et président de l'association LO2LAVIE, Pascal Siedel, spécialiste de l’optique et Marc Batard, guide de haute montagne.
Hypoxie chronique
Si cette hypoxie peut être engendrée par la montée en altitude, elle peut également être la conséquence de nombreuses maladies(2) parmi lesquelles la BPCO (Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive, voir encadré).
"La BPCO constituera la troisième cause de mortalité en France d'ici 20 ans", explique-t-on à LO2LaVie, qui souhaite apporter sa pierre à l’édifice de la recherche sur cette maladie.
Plus généralement, "l'idée est de faire bénéficier demain le monde de la santé de cette technologie embarquée [que nous testons], et en particulier les malades atteints de pathologies chroniques", explique Christophe Augier, président de l’association.
"Télésurveiller [les patients] depuis leur lieu de domicile [doit permettre] d'améliorer leur prise en charge quelque soit la distance, leur lieu de vie ou leur isolement."
L'équipe d'Allodocteurs.fr vous tiendra informés, dans les semaines à venir, des suites de cette aventure...
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(1) LO2LaVie coordonne de projets sportifs, scientifiques et technologiques, associés à la promotion de la télésurveillance et de la télémédecine.
(2) Anémie, défaut dans la structure de l’hémoglobine, cardiopathie congénitale, BPCO, mais également certaines maladies du bulbe rachidien et des muscles respiratoires, l'obésité et la polyglobulie…).
Crédit photo : LO2LAVIE
EN SAVOIR PLUS
La BPCO est une maladie des poumons et des voies aériennes respiratoires, caractérisée par une obstruction permanente des bronches et bronchioles. Conséquences : le passage de l'air vers les alvéoles pulmonaires est freiné, l'oxygénation du sang est perturbée.
De simples tâches de la vie quotidienne, comme porter un sac ou monter des marches, peuvent devenir une épreuve. La BPCO est une maladie irréversible qui engage à long terme le pronostic vital.