OGM : « Le débat d’un point de vue sanitaire est clos »
Une étude à paraître dans la revue Food and Chemical Toxicology établit que les animaux nourris aux plantes OGM ne présentent pas plus de problèmes de santé que les autres.
Il aura fallu un an à l'équipe d'Agnès Ricroch, généticienne à AgroParisTech et à l'Institut des sciences et des industries du vivant et de l'environnement, et professeur à l'Université Paris-Sud, pour éplucher les données de 24 études internationales. "Notre objectif était d'analyser l'impact d'une alimentation à base d'OGM sur les animaux, sur une période de plus de 90 jours", explique Anne Ricroch.
Ces 90 jours représentent le délai réglementaire utilisé lors des tests toxicologiques préalables à la mise sur le marché des plantes ou des aliments OGM.
Des études sérieuses et variées
Pour atteindre son objectif, l'équipe a passé au crible plusieurs études réalisées par des instituts et organismes indépendants américain, brésilien, japonais et norvégien entre autres. "Nous avons bien sûr vérifié l'absence de conflit d'intérêt, le mode de financement. La plupart de ces travaux étaient subventionnés par les gouvernements", poursuit la généticienne. La force de ces 24 études était qu'elles étaient réalisées sur des durées différentes, sur plusieurs générations, mais aussi sur des animaux variés.
Poulet, rat, souris, chèvres, vaches... Tous ces animaux de laboratoires ont été nourris pendant trois mois avec des plantes transgéniques comme le maïs, le riz, le soja, la pomme de terre ou encore la triticale (un croisement du blé et du seigle). Le taux fixé par l'OCDE depuis 1998, à savoir 33 % de leur régime, a été respecté.
Pas de preuve de nocivité
A partir de ces données, les chercheurs - la généticienne Agnès Ricroch mais aussi les toxicologues Alain Paris et Gérard Pascal ainsi que des biologistes, Jean-Baptiste Bergé et Marcel Kuntz - ont étudié la croissance, le poids des organes, leur développement, les enzymes du sang , les organes de la reproduction, le pancréas, le cerveau, le cœur de ces animaux.
Ils en ont conclu deux choses. Premièrement, les recommandations de l'OCDE ont été bien suivies par les pays. Deuxièmement, les OGM ne sont pas nocifs d'un point de vue sanitaire sur les animaux.
Pour Agnès Ricroch, "le débat sur les OGM d'un point de vue sanitaire est clos. Le fait qu'il n'y ait pas d'effet secondaire au-delà de 90 jours et surtout que cela concerne plusieurs générations d'animaux est la preuve de leur innocuité".
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Dans les médias :
- Le Monde.fr
- "La France veut maintenir le moratoire sur l'OGM MON 810", le 28 novembre 2011.