Philippines, J+10 : la phase de déploiement
Une dizaine de jours après le passage du typhon Haiyan sur les Philippines, les organisations humanitaires commencent à déployer sur place leurs dispositifs d'aides sanitaires. Médecins sans frontières, qui avait envoyé 200 tonnes de médicaments, des tentes et des produits d'hygiène à l'annonce de la catastrophe, tente actuellement d'approvisionner les différentes îles de l'archipel, en fonction des besoins identifiés.
Après la découverte du nouveau paysage des Philippines, les équipes de Médecins sans frontières (MSF) peinent à acheminer leurs équipes dans les îles les plus affectées par la catastrophe. En effet, la configuration géographique de l'archipel ne facilite pas l'accès à certaines zones. Le typhon a également plongé les Philippines dans une pénurie d'essence perturbant le système d'ambulances.
Sur l'île Samar
Dès son arrivée sur l'île de Samar, première touchée par le typhon, l'équipe d'urgence de MSF a réalisé 600 consultations médicales dès le premier jour, principalement pour des lacérations et des blessures infectées.
Les infrastructures hospitalières ayant été détruites, les équipes travaillent au milieu des ruines. Un hôpital de campagne sous tente a commencé à être mis en place, et 30 tonnes de matériel y ont été acheminées. Plusieurs avions devraient atterrir sur l'île dans les prochains jours, convoyant des dispositifs d'assainissement de l'eau et 1.700 tentes. "Dans la ville de Guiuan, qui compte 45 000 habitants, pas un toit n'a échappé à la tempête, explique Natasha Reyes, coordinatrice d'urgence de MSF aux Philippines. "La moitié de l'hôpital de la ville a été détruite : il n'y a plus de toit, plus d'équipement électrique... C'était un hôpital de cinquante lits, avec un service de radiologie, des blocs opératoires… Le vent a détruit jusqu'au béton".
Sur l'île de Leyte
Médecins, infirmiers, logisticiens ou encore psychologues sont venus pour apporter leur aide à une équipe de huit personnes déjà présente sur place, afin de préparer le montage d'un hôpital gonflable dans la ville de Tacloban. L'objectif est ici de fournir des services médicaux complets, avec des salles dévolues aux urgences et aux hospitalisations, un bloc opératoire, un département post-opératoire, mais aussi des espaces de soins obstétriques et gynécologiques, de maternité, de santé mentale, une banque de sang, un service de radiologie et une salle d'isolement. La population locale apporte son aide à l'intervention humanitaire internationale. "Les Philippins n'hésitent pas à prêter leur maison ou leur voiture aux plus démunis", témoigne le docteur Claire Rieux, vice-présidente de Médecins sans Frontières.
Dans la ville de Dulang (48.000 habitants), où la clinique a été partiellement détruite, le personnel médical rapporte un nombre croissant de patients souffrant de diarrhées. Les médecins ont également reçu un grand nombre de blessés, la plupart du temps pour des coupures. Les conditions climatiques (vents, pluies...) ne favorisent pas l'accès aux zones rurales. "Nous craignons ainsi des infections virales", explique le docteur Claire Rieux.
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Sur Allodocteurs.fr :
Médecins sans Frontières a déployé 137 de ses collaborateurs aux Philippines, et envoyé 232 tonnes de matériel destinés à prodiguer des soins immédiats.