Recherche biomédicale et animaux transgéniques
Des chercheurs américains viennent d'annoncer la naissance des premiers singes-chimères au monde. Des animaux à l'organisme sain et composé de cellules provenant de six génomes différents. Il s'agit d'un modèle de recherche scientifique essentiel.
Ces singes, prochainement à la Une de l'édition en ligne de la revue Cell (20 janvier 2012), passeront sans doute à la postérité. Ces trois petits primates sont le fruit d'un mélange de cellules provenant de six génomes de macaques différents. Des chercheurs américains du Centre de recherche national d'Oregon sur les primates ont en effet réussi à produire les premiers "singes chimères" au monde. Cette avancée présente un important potentiel de recherche.
Pour créer ces singes, les chercheurs ont collé des cellules provenant de différents embryons de macaques rhésus et ensuite implanté ces embryons mélangés dans des femelles.
La clé du succès de ce cocktail cellulaire réside dans le fait que les prélèvements ont eu lieu au tout premier stade, quand chaque cellule embryonnaire est encore "totipotente", c'est-à-dire capable de conduire au développement d'un animal complet aussi bien qu'au placenta et autres tissus essentiels pour maintenir la vie.
Selon Shoukhrat Mitalipov, du Centre de recherche national d'Oregon sur les primates et l'un des principaux auteurs de l'étude, " les possibilités de cette avancée sont énormes pour la science".
Des souris chimères ont déjà été produites. Celles-ci sont très importantes pour la recherche biomédicale en permettant la production d'animaux transgéniques chez qui certains gènes ont été effacés, précise M. Mitalipov mais "si nous voulons faire avancer les thérapies basées sur des cellules souches du laboratoire à la clinique, des souris aux humains, nous avons besoin de comprendre ce que ces cellules de primate peuvent faire", ajoute-t-il.
Source : "Generation of Chimeric Rhesus Monkeys", Cell, 5 janvier 2012