Repas plus rythmés, souris moins obèses
Les rythmes alimentaires pourraient avoir un impact bénéfique face aux apports lipidiques, dans la lutte contre l'obésité. C'est ce que des chercheurs du Salk Institute for Biological Studies de San Diego ont montré, chez les souris. Ainsi, des repas pris à heures régulières, suivis d'une période de jeûne de 16h ont permis à un groupe de souris avec un régime riche en lipides, de garder la ligne.
Durant cette étude, les chercheurs ont observé deux groupes de souris aux caractéristiques génétiques similaires, de même sexe et de même âge. Les deux groupes avaient une alimentation riche en lipides (60 % des calories d'origine lipidique).
Dans le premier groupe, les souris pouvaient manger à tout moment. La moitié de la nourriture était consommée la nuit (période d'activité des souris), le reste était grignoté tout au long de la journée. Le second groupe avait la possibilité de manger uniquement durant 8h, le reste de la journée constituant une période de jeûne. Après 100 jours d'observation, les souris du second groupe avaient un poids jusqu'à 28 % inférieur à celui des souris du premier groupe.
Les chercheurs ont montré que le corps des animaux emmagasine la graisse tout en mangeant. Elle n'est utilisée pour produire de l'énergie qu'après quelques heures de jeûne. Le fait de manger constamment entraîne donc le stockage continu des lipides dans les cellules graisseuses et les cellules du foie.
Les cellules hépatiques ainsi suralimentées en lipides produisent du glucose en permanence, maintenant un taux sanguin élevé, pouvant entraîner un diabète de type 2. L'accumulation de cellules graisseuses et le dysfonctionnement des cellules hépatiques peuvent également conduire à l'obésité ainsi qu'à des problèmes d'hypertension et d'hypercholestérolémie.
Chez les animaux subissant la période de jeûne, le stockage des graisses est réduit car celles-ci sont engagées dans les processus de combustion pour produire de l'énergie. Ceci maintient les cellules du foie dans une activité normale et permet de réduire la masse graisseuse globale.
Ces résultats pourraient être encourageants. L'équipe de recherche est enthousiaste car de nombreuses études sur les rythmes de vie ont d'abord été testées chez la souris avant d'être adaptée à l'homme. Mais il ne faut pas conclure que les périodes de jeûne suffisent à lutter contre les effets d'une alimentation riche en lipides. Même si ces périodes permettent à l'organisme de réguler les effets de ce type de nourriture, "il y a forcément des limites", insiste Megumi Hatori, membre de l'équipe de recherche.
"Le message à retenir est que manger à des heures régulières durant la journée suivi d'une nuit de jeûne peut se révéler bénéfique, mais nous devront attendre des études humaines pour le prouver", ajoute Satchidananda Panda, directeur de l'étude.
Source : "Time restricted feeding without reducing caloric intake prevents metabolic diseases in mice fed a high fat diet", Salk Institute for Biological Studies, 17 mai 2012.
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